Rapport des faits : durant l’été 2010 sortait Expendables, réunion des durs à cuire du cinéma d’action des 80’s orchestrée par Sylvester Stallone en personne, qui devait être (sur le papier) un hommage à ces divertissements bourrins (Rambo, Commando, Piège de Cristal and co). Ces films cucul la praline qui pourtant sont aujourd’hui cultes et grandement appréciés par leur grande efficacité, leur univers de gros bras (séquences invraisemblables, humour à ras les pâquerettes pourtant hilarant…) et leurs comédiens. Malheureusement, Expendables premier du nom se révéla n’être qu’un basique film d’action, peu mémorable et surtout rarement nostalgique. Que pouvions attendre d’une suite, dans ce cas ? (ATTENTION, SPOILERS)

Barney Ross et sa bande doivent rendre des comptes au toujours aussi mystérieux Chapelle (horrible traduction de Mr. Church !!) en récupérant un « colis », enfermé dans une épave d’avion. Mais les Expendables vont très vite se rendre compte qu’ils ne sont pas les seuls à être sur ce coup. Et quand l’un d’eux se fait tuer, cette mission devient une affaire personnelle. Pas besoin d’être bien jeune pour comprendre que le scénario est, comme la plupart du temps, inexistant. Mais quoi qu’il en soit, c’est bien plus pour le spectacle que pour la profondeur que l’on regarde de tels films. Attardons-nous donc plutôt sur qu’est vraiment Expendables 2. Et disons-le d’office, cette suite réussi (tardivement) le pari de la saga ! À savoir réunir à casting de bêtes mythiques du cinéma d’action d’antan mélangé à l’actuel (Sylvester Stallone, Dolph Lundgren, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, Jean-Claude Van Damme et Chuck Norris côtoyant Jason Statham, Jet Li, Randy Couture et Terry Crews). Et là, on peut vraiment affirmer que la sauce prend ! Quel plaisir de les voir canarder des dizaines de vagues ennemies, de se vanner à tout va avec un humour pathétique mais qui fait tout de même mouche (on a des jeux de mots du genre « Repose en pièces », des instants philosophiques inattendus, une émotion plus que forcée, des situations où nos héros utilisent leurs gros bras…) et surtout de s’amuser comme des petits fous. Avec en prime un bon nombre de références (les fameux « Je reviendrai » et « Yippee-kay » sont de la partie !) et une bonne dose d’autoparodie (« Cette chose a sa place dans un musée. » « Tout comme nous »). Et puis on ne peut refuser d’admirer des séquences d’anthologie (le face-à-face Stallone / Van Damme, Chuck Norris faisant une entrée à la Walker Texas Ranger sous fond de BO de western spaghetti, Willis et Schwarzy au volant d’une Mini…). Bref, la nostalgie est bien là, et ça fait du bien !

Une autre personnalité qui, grâce à ce film, fait son grand retour, mais derrière la caméra (reprenant ainsi la place de Stallone) : Simon West. Son dernier film en date (Le Flingueur, qui mettait en scène Statham) est passé inaperçu, certes. Mais c’est tout de même le réalisateur du moyen mais efficace Tomb Raider, mais surtout des Ailes de l’Enfer, l’un des meilleurs films d’action (à mon goût en tout cas). Et fort heureusement, le cinéaste retrouve sa gloire d’antan avec Expendables 2, qui se révèle être une véritable merveille au niveau des scènes d’action, ces dernières étant tout simplement spectaculaires, jouissives et palpitantes. Il n’y à qu’à voir la longue introduction, séquence explosive (si possible sans fin, mais bon, faut pas rêver…) et qui en met plein la vue (explosions, fusillades, courses poursuites en bateau, véhicules blindés en action, Jet Li se battant avec des casseroles, premières vannes entre Schwarzy et Stallone, humour à gogo…). Simon West nous livre donc un véritable film d’action à l’ancienne, où tout explose, où ça tire dans tous les sens, sans que l’on se prenne la tête.

Mais bon, il y a quand même quelques défauts dans cette suite. À commencer par le même problème que le premier opus : une trop grande inégalité de rythme. Une intro de toute beauté qui reprend quasiment (au désespoir !) l’intégralité des scènes de la bande-annonce, et puis, plus rien avant un bon moment (jusqu’à la prochaine séquence d’action, malheureusement plus courte). Ajoutons à cela une violence visuelle toujours aussi excessive (du sang qui gicle à tout va, des têtes qui explosent au sniper, des couteaux qui sont plantés avec gerbes rouges… à croire que Stallone s’est donné un genre depuis John Rambo) et une trop grande absence à l’écran de certains interprètes (Chuck Norris, n’apparaissant que cinq minutes et encore ; Jet Li, qui « quitte » l’aventure que bien trop tôt et qui ne réapparait même pas à la fin du film…).

En clair, Expendables 2 n’arrive pas à faire grimper la saga au statut de « référence du genre ». Mais en corrigeant les défauts, le troisième film y arrivera sans doute ! En attendant, cette suite est ce qu’aurait déjà du être le premier opus : un grand hommage au genre, un film d’action à part entière, une pure déconnade ! Et c’est avec de tels arguments qu’Expendables 3 se fait franchement attendre !

Créée

le 22 août 2012

Modifiée

le 23 août 2012

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