Boum! Schlink! Pan! Bam! "Mais quel est le message?"
Je voudrais adresser une lettre de félicitations à toute l'équipe de ce film.
Félicitations, tout d'abord, à Simon West, le réal', qui a eu les couilles d'accoler son nom au film qui risque d'être l'oeuvre cinématographique la plus critiquée dans les dix ans à venir.
Félicitations à monsieur Stallone bien sûr, qui a réussi à faire un "Sly Movie", comprenez une heure de plans sur sa personne alors que le film dure 1h42.
Félicitations à messieurs Schwarzenegger et Willis, qui ont su laisser leur égo de côté afin de ne pas faire trop d'ombre à ce bon vieux Sylvester.
Félicitations à Yu Nan, qui a su trouver sa place au milieu de cet excès de testostérone, mais qu'on aura oublié dans même pas un mois quand nous citerons les têtes d'affiche de ce deuxième opus.
Félicitations à Jet Li pour assumer le nom de son personnage et d'avoir fait une apparition qui tient plus d'un caméo que d'un véritable rôle.
Félicitations à mister Chuck Norris sans qui ce film n'aurait pas la même saveur, et qui n'est utile que lorsque les "Expendables" en ont besoin (quel hasard!)
Félicitations à JCVD, qui par son nom (Jean Villain), son look et son jeu n'a jamais été aussi crédible. Félicitations à ses adducteurs aussi pour son coup de pied retourné dans le couteau,
Félicitations aux scénaristes pour leur scénario profond et réfléchi, dont la philosophie équivaut à la puissance cognitive d'une huître démunie de perle.
Félicitations aux dialoguistes, qui sont surement les scénaristes aussi, pour leur concours international de punchlines, concours encore méconnu mais dans lequel ils brillent par leur inventivité. And the winner is : " je ne vais pas te faire de mal, je vais juste t'ôter la vie".
Félicitations aux producteurs, qui, à coups de dollars, auront permis un film accessible à un grand public, sauf aux enfants de moins de douze ans, aux vieillards, aux femmes enceintes, aux ermites, aux personnes épileptiques, aux mondains érudits.
Félicitations aux attachés de presse pour avoir vendu ce film comme étant au moins le meilleur de 2012.
Félicitations à l'équipe de tournage pour avoir joué aux cartes et bu des bières pendant que le jeune stagiaire bulgare trouvé sur le bord de la route tenait la caméra, la perche, le spot d'éclairage, conduisait le camion servant à faire les plans d'action, et activait les explosifs. Le pauvre....
Félicitations aux monteurs d'avoir fait aucune transition entre les scènes. Le genre "on casse les codes du cinéma", c'est bien mais quand c'est fait consciemment...
Félicitations aux créateurs du générique d'avoir glissé une grosse référence à Terminator quand il s'agissait de citer Schwarzy.
Félicitations aux démineurs de n'avoir trouvé aucune mine anti-personnelle qui aurait pu nuire aux explosions intensives de ce film. En même temps, une de plus, une de moins....
Félicitations aux internautes d'avoir contribué au mythe de Chuck Norris. Grâce à eux (ou à vous qui me lisez peut-être), on a eu droit à la meilleure scène du film, à la punchline qui tue, et à la musique pas du tout, mais alors pas du tout parodique.
Félicitations à Ennio Morricone d'avoir composé des musiques toutes prêtes pour les réutiliser en tant que blagues ( v. ci-dessus)
Et pour finir, un grand bravo aux doubleurs français, qui n'avaient encore jamais aussi bien réussi leur travail. Ici, ils atteignent les sommets de leur profession, à savoir ne faire rire rien qu'en lisant ( jouant?) un texte. Pitoyable? Oh, ben c'est p'tet' bien le mot!
Ah non, j'oubliais, félicitations à l'ouvreuse qui a du se dire : "Encore un gugusse qui va voir de la merde en boîte."
---> Le gugusse, c'est moi, et la merde en boîte l'a malgré tout diverti. Même si "The Exepndables" est la blague de ce début de siècle ....
Enfin, ayons une petite pensée émue pour ce pauvre cascadeur qui a trouvé la mort lors du tournage en Bulgarie...