Les papys refont donc de la résistance dans ce deuxième volet des aventures toujours explosives des mercenaires burinés et bodybuildés célébrant les films d'action bourrins des années 80/90. Simon West (Les ailes de l'enfer / Lara croft ) succède à Stallone à la mise en scène, Bruce Willis et Arnold Scharzenegger ne sont plus de simples figurants pour la blague et le casting s'étoffe de deux autres figures emblématiques du genre avec Chuck Norris et Jean Claude Van Damme en méchant. Cette suite laissait donc présager du meilleur, mais encore une fois le compte n-y est pas vraiment.
Lors d'une mission quasiment de routine ordonnée par Monsieur Church, les Expendables se retrouvent confrontés à un homme souhaitant rééquilibrer le monde en volant plusieurs tonnes de plutonium. Les mercenaires vont alors reprendre du service d'autant plus que l'un d'entre eux est tué lors de la mission....
Expendables 2 commence très fort et le film s'ouvre sur une très bonne première séquence contenant tout ce que l'on est en droit d'attendre de ce type de production avec des coups de lattes à gogo, des explosions, des gun fight hyper sanglants, des cascades et des héros charismatiques en toutes circonstances . Malheureusement la suite du film sera bien moins jouissive et spectaculaire et même en faisant preuve de largesse dans l'esprit critique The expendables 2 est une nouvelle déception.
Il faut d'abord oublier le vague argument qui va faire office de scénario au film parce que franchement, « méchant voler plutonium et tuer copain alors Expendables tuer méchant », c'est loin d'être le concept le plus excitant de l'année. Coté casting Jet Lee a la bonne idée de quitter le film après dix minutes pour ne plus revenir ensuite, Terry Crews et Tony Couture jouent les figurants de luxe, Dolph Lungren est cantonné au rôle de gentil benêt en comique de service (bonne vanne de l'explosion) et Yu Nan apporte une petite touche féminine agréable mais superficielle. C'e sont Statham et Stallone qui se taillent la part du lion, quant à Bruce Willis et Schwarzenegger ,tout en étant assez présents à l'écran, ils restent cantonnés à des rôles sans grande importance. Concernant Jean Claude Van Damme, il incarne le méchant vilain Vilain (Doublement vilain donc) avec visiblement beaucoup de plaisir mais encore une fois le rôle et trop caricaturale (l'exploitation des pauvres petits n'enfants) et manque singulièrement d'épaisseur. Quand à Chuck Norris, j'hésite encore entre le plaisir et la consternation de le voir réduit à un rôle uniquement pour la blague.
Car The expendables 2 semble avoir choisit le second degré et l'humour référentielle à gros sabots plutôt que d'offrir un récit basique célébrant vraiment le cinéma sévèrement burné et buriné. Bruce Willis en pince sans rire nous sort son « Yeepikayé », Arnold en brut épaisse mode Terminator son « I'll be back » et on a droit à quelques blagues foireuses sur Chuck Norris comme avec l'histoire du serpent et une citation direct sur Rambo. Il ne manque plus qu'un grand écart facial de Van Damme avec une tirade philosophique dont il a le secret et un Stallone beuglant « Adriennnnnnnnnnne ! » pour que la facilité soit célébrer dans toute sa splendeur.
C'est finalement assez triste de voir que toutes ses figures du cinéma d'action sont le plus souvent réduites ici à leurs caricatures. Dommage une nouvelle fois que le film ne prenne pas l'option à travers ses personnages d'adopter une vraie réflexion sur l'évolution d'un genre en opposant les films d'action des années 80 avec les blockbusters actuels carburant à la surenchère constante de spectaculaire et aux influences conjuguées du jeu vidéo, du cinéma asiatique et de l'ère tout numérique. The expendables 2 ne joue avec malice que sur l'age de ses héros préférant finalement l'humour de surface à la moindre réflexion en profondeur sur le genre qu'il aborde. En même temps doit on en demander plus à un divertissement ouvertement bas du front et basé sur la testostérone et le coup de tatane dans la gueule.
The expendables 2 reste toutefois un divertissement tout à fait correct qui permet de passer une bon moment sans se prendre la tête. Les scènes d'actions sont nombreuses et plutôt bien foutue, certaines punchline font mouche comme « rest in pieces » et finalement c'est peut être trop demander que de vouloir un peu plus de ce type de production.