Un petit faux-pas pour l'Homme, un grandpa pour l'humanité.

Sly et ses potes sont de retour, plus nombreux que jamais. Pour le meilleur mais surtout pour le pire. Et si, une fois n’est pas coutume, l’union faisait la farce ?

OLD SCHOOL HOLLYWOOD…
Tout démarre par le sauvetage d’un prisonnier : Wesley Snipes. Petite blagounette à la clé. On sent presque le récit biographique. On découvre sa trogne improbable avec sa barbe, et puis ça castagne. Ca va, la zonzon ne l’a pas trop ramolli ! Crews, Lundgren, Statham et Couture ne font pas dans la dentelle eux non plus. Mais pour combien de temps ? Car le scénario, signé de la main de notre brave Sylvestre, est bien maladroit, mettant certains personnages de côté et s’attardant inutilement sur d’autres. La sensation de puissance liée à la réunion de gros bourrins "old school", bien présente dans le deuxième opus des aventures de Barney & co, est de fait bien atténuée ici.

Mel Gibson s’en sort tout juste, sans jamais impressionner. Là encore l’écriture de son personnage ne lui facilite sûrement pas la tâche. Terroriste sans aucune morale ni ambiguïté, ce cher Mad Max se la joue sans nuance. Il est riche, il est méchant. Il est dangereux. Il suffit de voir les séquences qui permettront même aux moins bien dotés de bien comprendre cela. Il y en a des tonnes, juste au cas où. Riggs aurait sans doute mieux fait d’écouter son ancien coéquipier. Ben oui Martin, Roger avait raison : t’es trop vieux pour ces conneries ! La baston finale le montre assez bien d’ailleurs. Elle est brève, mal filmée (oui oui, comme une bonne partie du film, je sais…) et insignifiante.

…WASHED UP HOLLYWOOD
Et en parlant de vieillesse, bon sang, j’ai eu mal pour Harrison Ford. Il fallait bien remplacer Willis et son melon, et j’imagine que c’est toujours mieux que rien. Sauf erreur, l’interprète des mythiques Han Solo ou encore Rick Deckard est le plus âgé de la bande, et cela se voit terriblement. A la peine, son rôle se résume à un peu de parlote et une séance de pilotage d’hélico…dispensable. Dispensable, Jet Li l’est aussi, une fois encore. Une ou deux petites scènes sans arts martiaux (!) et puis s’en va. Arnold est également là sans être là.

Le tout est assemblé sans grande cohérence ni lisibilité. Les scènes s’enchaînent et ont de plus en plus de mal à retenir l’attention. Bon nombre de vannes tombent à plat, certaines d’entre elles sont d’ailleurs prononcées sans grande conviction. Le plus choquant dans l’histoire, c’est de constater à quel point tout ce petit monde se prend au sérieux. Et à quel point le film est aseptisé, lorsqu’on le compare à la débauche de violence des précédents opus. Par ailleurs, il se dit que Sly voudrait poursuivre la franchise. Info ou in-(bo)tox ?

PIF ET HERCULE
Après que PFloyd (Pif pour les intimes), Noménale et moi-même nous soyons (pas) confortablement installés dans la salle (bon sang que les rangées de sièges sont rapprochées dans ce cinéma au sigle si connu et commençant par "U" !), les hostilités peuvent commencer. Si l'idée d'intégrer de nouveaux éléments au casting peut conduire à un résultat détonant, le mélange peut tout aussi bien s'avérer instable et foirer au moment de l'explosion finale. Et c'est ce qui arrive, hélas. La distribution de ce "Expendables 3" est loin d'être parfaite. Victor Ortiz et Glen Powell sont totalement transparents. Banderas apporte le peu de folie et de légèreté que l’on peut espérer trouver dans le film, au prix d’un cabotinage de tous les instants. Un cliché ambulant qui en agacera certains, à n’en point douter.

Et que dire de l'interprète du tout récent Hercule ? Tout simplement que d'avoir Kellan comme sidekick, c'est un peu la Lutz ! On peut alors se poser la question suivante: parmi la ribambelle de prétendants musculeux susceptibles d'apporter leur expertise, à défaut de jeu d'acteurs, entre un 4ème Dan de judo ou une championne d'UFC, que choisir ? Les deux, pardi ! En la personne de Ronda Rousey, qui a tout à fait sa place autour du casting habituel de vieilles gueules cassées. Au corps à corps ou un joujou entre les mains, personne ne lui résiste. Il décime à des kilomètres à la ronde, l'arroseur à Rousey.

Non content d’être mauvais sur le volet de l’action, le dernier bébé de Sly et Patrick Hugues (puisqu’il faut désigner des coupables - Hugues qui devrait d'ailleurs nous gratifier d’un remake US de "The Raid", je trépigne…ou pas) se paie le luxe d’être mal rythmé et pas vraiment drôle. Il constitue une énorme déception, même pour l’amateur d’action et de buddy movie nostalgique que je suis. Impossible donc, d’éprouver de l’indulgence pour cet odieux Conrad. Quand bien même dans tout ce déchet, Christmas trie. Quand bien même il est sur le fil, Barney.
Gothic
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le 24 août 2014

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Gothic

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