Et voilà Expendables, le petit délire made in eighties de Sylvester Stallone, qui se dote aujourd’hui d’un troisième volet cinématographique faisant aboutir cette étrangeté filmique empreinte de nostalgie au statut de véritable saga d’action. Alors qu’en est-il de ce nouvel opus ?
Autant l’annoncer d’emblée, ce nouveau film de la saga Expendables ne m’a pas du tout convaincu. Un fait assez paradoxal car après réflexion, il s’agit sans doute du volet le plus mature et le plus abouti de la saga narrativement parlant.

Sylvester Stallone est vieux, c’est un fait. Et vieillir lui fait peur. Peur de ne plus être à la hauteur et contraint de passer le flambeau à une jeunesse qu’il ne comprend pas forcément. Cette déduction je la dois au pitch de EX3.

Barney Ross (Sylvester) et les Expendables se retrouvent, au cours d’une de leurs missions, face à un vieil ennemi (Mel Gibson). Malheureusement l’un des leurs se retrouve au tapis, grièvement blessé. Accablé, Barney décide que sa petite troupe est décidément trop vieille pour ces conneries et les renvoie dans leurs pénates. Mais toujours en quête de vengeance, il part recruter une nouvelle équipe composée de petits jeunes afin de mener à bien cette dernière mission et régler ses comptes.

Si ce scénario plein de métaphores sur le cinéma d’action est un atout et une preuve de vouloir bien faire, il est aussi une incroyable déception. Exit donc les stars « bourrines » auxquelles on s’était pourtant attaché lors des précédents volets. Ces derniers ne feront qu’une apparition en début et fin de film. La faute probablement à un casting voulant aligner le plus de noms « bankables » sans jamais vraiment leur faire une place en tant que personnage. Même Schwarzy que l’on pensait devoir prendre une part plus importante à l’intrigue n’est encore une fois réduit qu’à un simple caméo. (ne parlons pas de Jet Li, ça frise le ridicule à force).

Place donc à de nouvelles recrues toutes fraîches mais malheureusement dénuées de charisme. L’on ne sait si Stallone croit véritablement en eux mais ils n’ont véritablement pas leur place au sein du métrage. Un comble quand toute une partie de l’intrigue repose sur leur présence.

Alors bien entendu EX3 n’est pas forcément mauvais. Les références méta fonctionnent bien (la libération de Snipes, la pique envers Bruce Willis). Antonio Banderas, s’il en énervera plus d’un, apporte une certaine candeur et ça fait toujours plaisir de voir Harrison Ford même si ce dernier semble au bout du rouleau.

Malheureusement, après un premier volet bourrin, efficace et parvenant à iconiser ses personnages, un second film surfant sur l’auto-dérision et les clins d’œils certes moins abouti visuellement (Sly !! Revient derrière la caméra!!) mais suffisamment fendard pour attiser la sympathie, EX3 représente la véritable fausse note de la saga. Écriture faiblarde sûrement adaptée aux demandes et disponibilités de son casting, réalisation propre mais sans envergure tournée dans des décors de l’Europe de l’est que l’on ne prend même plus la peine de justifier ou de camoufler. Le film se permet même d’être avare en scènes d’action (un ventre mou d’une heure) alors qu’il s’agit de la base. (Ainsi qu’un contenu PG13 forcément moins jouissif.)

Finalement pris au piège de son propre concept, la trilogie Expendables n’aura jamais vraiment réussi son pari : offrir un divertissement sentant bon la poudre et la testostérone alignant les têtes d’affiches des gloires d’antan comme autant de personnages iconiques. Reste la satisfaction de voir des acteurs que l’on a aimé s’éclater sur le grand écran.

Comme si l’on regardait un film de potes en fait. Attachant mais pas transcendant.

- Par Quentin -
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5

Créée

le 1 sept. 2014

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