Quand on se souvient de l'état d'esprit du dernier "Rambo" pondu par le même Stallone, on est en droit de se douter que cet "Expendables" (auquel on a ajouté au titre "Unité Spéciale" en France, histoire d'être sûr qu'on ne s’y trompe pas) entend nous jouer la carte du vieux film bourrin nostalgique, sauce « eh les p'tits gars des années 2000, dans les années 80 c'est comme ça qu’on défouraillait au cinéma »... Bon, il faut avouer que cela a son charme : l'ami Sly sachant quand même tenir une caméra et ce casting pléthorique de vieux briscards aidant à séduire. D'ailleurs, j'avoue ne pas avoir boudé mon plaisir de voir toutes ces tronches burinées jouer cette sorte de baroude d'honneur, Stallone ayant su joliment utiliser ce côté primaire des années 80 totalement assumé, mais aussi une certaine forme d'autodérision assez plaisante. Mais bon, quel malheur qu'à une si belle invitation celui qui fut l'étalon italien joue au final un peu trop la facilité. Le déroulement de l'intrigue ne rend finalement pas vraiment honneur au casting car ici le nombre efface clairement les individualités, certains étant d’ailleurs balayés au rang de simple apparition gadget et c'est bien dommage. De même, le film aime toucher un petit peu à l'esprit Eastwood qui présente ces anciens regardant avec leur recul le passé et le présent. C'est assez agréable mais ici clairement sous-exploité. Enfin, Stallone a beau prêcher les bonnes confitures faites dans les vieux pots, il n'empêche qu'il s’est laissé ici quelque peu gagné par la mode de la caméra épileptique et du monteur fou, ce qui finalement n'a pas vraiment rendu service à l'œuvre commémorative du grand Sly. Enfin qu'importe : satisfaisons-nous de la bonne petite bouffe toute simple qu'on nous propose là, à défaut d’avoir un festin...