Un peu plus de dix ans après, le 11 septembre reste encore l'évènement le plus traumatisant de la vie de millions d'américains en général, et de New-Yorkais en particulier. Il est donc facile de tirer profit du choc engendré pour faire vendre, que ce soit des livres (celui de Jonathan Foer) ou des films. Si le premier a été largement critiqué à sa sortie comme profitant de la catastrophe pour susciter l'émotion facile, qu'en est-il du second?

Et bien, même sans avoir lu l'histoire originelle, on peut sans risquer de se tromper parier que oui. Tout d'abord, on sent bien, à travers l'omniprésence de la voix off et la construction scénaristique, qu'on est en présence d'une adaptation littéraire. Pas évident, dès lors, de se projeter sur l'écran, surtout face à la masse d'information débitée de façon laconique par ladite voix-off. Celle ci appartient à Oskar, neuf ans, atteint d'une forme rare d'autisme, une autre particularité qui dessert le spectateur pour rentrer dans l'histoire.

Au delà de cela, on ne peut que râler devant une réalisation mise au service des émotions, qu'elle tente de susciter de façon trop artificielle pour convaincre. La caméra de Stephen Daldry tourne autour du jeune garçon, proposant une mise en scène plutôt fluide, pas follement originale mais pas non plus désagréable. C'est d'ailleurs lorsqu'il s'éloigne de son personnage que les lacunes se font le plus ressentir. On aura rarement aussi mal filmé la ville de New-York, pourtant hautement photogénique, et certains plans aériens de zones urbaines font carrément mal aux yeux, tant on se croirait au coeur d'une maquette (ce qui est d'ailleurs probablement le cas...). Et puis il y a la musique, envahissante jusqu'à l'excès, et qui tente à grands coups de violons de tirer des larmes aux spectateurs les plus endurcis. Souvent en vain, d'ailleurs.

Pour incarner le jeune Oskar, un jeune inconnu, Thomas Horn, qui s'en tire avec les honneurs dans un rôle ingrat de petite tête à claque. Dans son univers, gravitent plusieurs seconds rôles. Tom Hanks, le père, toujours aussi bon, Sandra Bullock, excellente en mère de famille dépassée, Max Von Sydow, la vraie bonne surprise du casting, et Viola Davis, qui illumine l'écran de sa trop rare présence.

Un mélo lacrymal pas très attachant, qui tire à fond sur la corde sensible, mais risque de manquer sa cible en raison d'un côté artificiel trop prononcé.
Hyunkel
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le 29 févr. 2012

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Hyunkel

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