Extrêmement fort et incroyablement près par lhomme-grenouille

C'est marrant comment certaines vérités peuvent vous sauter aux yeux quand vous regardez un film. Prenons l'exemple de cet "Extrêmement fort et incroyablement près" (un titre soit dit en passant extrêmement long et incroyablement chiant à retenir...), eh bah il m'a suffi d'une dizaine de minutes pour me dire : « Tiens Stephen Daldry semble ne pas s'être cassé le cul pour ce film : il a dû prendre un roman de gare qui a bien marché et s'est contenté de le mettre en image platement ». En rentrant chez moi, je vérifie : effectivement, "Extrêmement fort..." est bien un roman de gare. Quand à l'aspect « mis en image platement », il suffit d'aller en salle pour s'en convaincre. Pourtant, je le concède, les cinq premières minutes m'avaient intrigué. Le gosse qui sert ici de héros sortait un peu du lot, le père un peu moins, mais c’était toujours mieux que le standard routinier que nous sortent d’habitude ce type de cinéma américain, si bien que j’entamais ce spectacle plutôt curieux et de bonne humeur. C’est alors que commence la descente aux enfers (oui, au bout de 5 minutes), puisque toutes les tares du pourceau Daldry vont progressivement prendre le pas sur l’intérêt que peut susciter l’intrigue initiale du film. Caractéristique inévitable de l'adaptation de roman qui ne se foule pas, le film se perd d'abord dans un déluge de monologues en voix off, tandis que l'image ne dit rien et se contente d'illustrer platement ce qui est raconté. Bien qu'ennuyeux, le procédé pourrait encore passer si l'intrigue parvenait à tenir en haleine. Mais là encore, Daldry m'a achevé avec sa capacité à abandonner ses péripéties pour se perdre dans un sentimentalisme à deux balles qui n'en finit pas. Au bout d'une heure, le film n'avait pas développé davantage son intrigue que ce qu'il avait fait dans les 20 premières minutes. Un comble. A se demander comment un réalisateur peut à ce point délayer une histoire pour qu'au final elle perde toute sa saveur et son intérêt. Au final, c'est plombé par le sommeil que j'ai péniblement suivi la deuxième partie du film, en en ratant d'ailleurs quelques moments. En général, quand ça m'arrive, surtout en période de vacances où je suis bien reposé, c'est que ce qui est projeté à l'écran n'arrive pas à solliciter mon cerveau et que celui-ci se met automatiquement en veille. Bref, bilan. "Extrêmement fort et incroyablement près" est pour moi un film qui est surtout extrêmement chiant et incroyablement banal. Et ça c'est nominé aux Oscar ? Pour une fois je suis d'accord avec "20 minutes" qui disait que Daldry devait certainement avoir en sa possession une sextape des membres de l'académie pour réussir à caser tous ses films aux Oscar malgré leur indigence. Certes, je reconnais que personnellement je ne nourris pas de détestation particulière pour ce cher Stephen Daldry qui, jusqu'à présent avait su faire des petits films sympas sans prétention, et notamment le très bon "Reader". Mais cela ne m'empêchait cependant pas de me demander ce que ses films foutaient dans les sélections d'Oscar. Avec cet "Extrêmement fort...", je dépasse totalement ce niveau de la simple demande : je rentre dans le domaine de la totale incompréhension ! "Pas méchant", peut-être... Mais lourd comme ça pour moi c'est impossible à regarder... Alors, quand je vois qu'on nomine ça, je me dis que Nicolas Cage n'est pas loin d'avoir son Oscar de la meilleure coiffure...

Créée

le 12 oct. 2017

Critique lue 287 fois

2 j'aime

Critique lue 287 fois

2

D'autres avis sur Extrêmement fort et incroyablement près

Extrêmement fort et incroyablement près
takeshi29
5

Innocence perdue : 8/10 - Adulte pénible : 2/10

L'adulte (trop) critique que je suis n'a que peu goûté cet énième récit initiatique estampillé "machine à oscars" bourré de pathos jusqu'à la gueule. Il a aussi été écœuré, au sens médical du terme,...

le 21 oct. 2014

31 j'aime

5

Extrêmement fort et incroyablement près
Alexandre_Hervaud
2

Critique de Extrêmement fort et incroyablement près par Alexandre_Hervaud

Sombre merde larmoyante sans aucun intérêt, mené par un insupportable enfant acteur clone de Didier Gustin, et filmée par un Daldry qu'on a connu plus inspiré (Billy Elliot, quoi !) et qui torche son...

le 4 mars 2012

29 j'aime

6

Extrêmement fort et incroyablement près
cloneweb
9

Critique de Extrêmement fort et incroyablement près par cloneweb

Le 11 septembre 2001 est sans doute l'évènement majeur en matière d'Histoire avec un grand H de ce début de 21e siècle. Même ici en France, beaucoup de gens se sont sentis concernés par ce qui se...

le 22 févr. 2012

26 j'aime

6

Du même critique

Tenet
lhomme-grenouille
4

L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci : « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la...

le 27 août 2020

235 j'aime

80

Ad Astra
lhomme-grenouille
5

Fade Astra

Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...

le 20 sept. 2019

206 j'aime

13

Avatar - La Voie de l'eau
lhomme-grenouille
2

Dans l'océan, personne ne vous entendra bâiller...

Avatar premier du nom c'était il y a treize ans et c'était... passable. On nous l'avait vendu comme l'événement cinématographique, la révolution technique, la renaissance du cinéma en 3D relief, mais...

le 14 déc. 2022

158 j'aime

122