Richard C. Sarafian est un artisan solide. On lui doit notamment le culte Point Limite Zéro (1971), Vanishing Point en VO, le très réussi Le Convoi Sauvage (1971) et le non moins réussi mais très étrange Le Fantôme de Cat Dancing (1973). Des échecs au box-office mais qui auront néanmoins marqué les esprits de certains. Lorsque sort en 1982 Rocky III et que son thème Eye of the Tiger devient immédiatement culte dans le monde entier, Sarafian a l’idée de faire un film autour de ce titre. C’est quatre ans après que sort Eye of the Tiger, un vigilante movie qui donne une autre vision des paroles de la chanson, avec un Gary Busey, que le grand public découvrira plus tard grâce à l’Arme Fatale, dans le rôle d’un héros revanchard après que des bikers à crête s’en soient pris à sa famille. En résulte une série B flirtant certes parfois avec le nanar, mais néanmoins bien emballée et plutôt efficace.


Le scénario ne brille pas par son originalité. Alors qu’il sort de prison pour homicide involontaire, Buck rejoint sa ville natale afin de retrouver sa femme et sa fille. Il ne rêve que d’une chose : mener désormais une vie paisible, malgré un shérif qui semble en avoir contre lui et des habitants qui le dévisagent où qu’il aille. La ville est désormais en proie à un gang de motards violents qui semble faire ce qu’il a envie : violer, piller, et même tuer, sans que personne ne lève le petit doigt. Un jour, ils agressent une jeune fille à la sortie de son travail et tentent de l’amener dans un coin sombre pour abuser d’elle. C’est sans compter sur Buck qui, non loin de là, entend la fille hurler, s’interpose et réussit à les mettre en déroute. Sauf que le gang n’a pas dit son dernier mot et s’en prend à la femme de Buck, la laissant raide morte, et sa petite fille, amenée d’urgence à l’hôpital. La Police ne voulant toujours rien faire, le sang de Buck ne fait qu’un tour et il décide de faire justice lui-même. Son passif de vétéran du Vietnam va bien entendu lui être très utile…
Un scénario basique certes mais un vigilante movie qui rend hommage aux westerns, genre que semble particulièrement apprécier Richard C. Sarafian, jusque dans la musique parfois très morriconienne, et qui avec cette vengeance va aborder les thèmes de la corruption, du racisme envers les gens de couleur, ou encore de la rédemption.


Nous sommes donc ici dans un film d’action très typé 80’s. Cascades en voiture, gangs de motards, héros qui se venge, personnages caricaturaux, … Clairement, on a du cliché un peu partout. Entre le shérif corrompu jusqu’à la moelle, le sidekick black (mais qui ne meurt pas !), la belle donzelle en détresse, les méchants vraiment très très méchants menés par un boss digne de Vernon Wells dans Mad Max 2, on est clairement servi, nous rappelant, si on l’avait oublié, qu’on est ici dans de la série B qui n’a pas envie de se prendre la tête. Il y a des facilités ? Pas grave. Il y a des invraisemblances ? Pas grave. Nous sommes ici dans du cinéma qui va droit au but, qui ne s’emmerde pas avec les détails, qui évite l’écueil de la romance à 2 balles, qui n’a pas peur de frôler le nanar avec son final madmaxien à la limite du post-apo ou des scènes WTF telles que le coup de la dynamite dans le cul. Nous sommes tous d’accord pour dire que ce n’est pas du grand cinéma et que le film ne restera pas dans les annales (la dynamite si !). Mais avec sa mise en scène très correcte, voire très bonne par moments, son rythme soutenu et ses scènes d’action qui valent le coup d’œil, on en a clairement pour notre argent.


Série B efficace et sans fioriture comme on en faisait beaucoup dans les années 80, Eye of the Tiger est un divertissement des plus agréables. Un vigilante movie qui vaut le coup d’œil, ne serait-ce que pour sa grosse scène finale.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 3 juil. 2019

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