Eyes Wide Shut par Audric Milesi

J'ai été aspiré dans ce film du début à la fin, ce grâce à la mise en scène et la réalisation sobres mais millimétrées et extrêmement efficaces de Kubrick, mais également grâce au personnage de Tom Cruise. En effet, j'avais pas mal d'idées préconçues concernant ce film pour je ne sais quelles raisons qui ont fait que je m'attendais à quelque chose de complètement différent. De fait, lorsque j'ai vu que le film partait dans une direction bien différente de ce à quoi je m'attendais, j'ai redéfini mes attentes et cela m'a permis de m'immerger dans cette histoire à 200 %. J'ai ainsi pu m'attacher au personnage de Bill et découvrir les situations en parallèle de sa propre expérience.

Cela commence dès les premières séquences, et notamment la scène de dispute entre ce dernier et sa femme , interprétée par Nicole Kidman. Cette scène nous permet de se projeter dans les angoisses et la frustration ressentie par Bill à ce moment et donc de le suivre avec plaisir durant ses déambulations nocturnes qui le mèneront vers des rencontres pour le moins "inhabituelles".

Parce que c'est bien là le sujet de Eyes Wide Shut, contrairement à ce que je pouvais penser, il ne s'agit pas d'un film sur le sexe, la luxure ou le pêché, il s'agit avant tout d'un film sur la frustration, le voyeurisme et la jalousie au sein du couple. Un film profondément humain et réaliste par un réalisateur réputé froid et mécanique.

Cela passe par une intrigue passionnante et un développement des personnages extrêmement bien écrits. Que ce soient les personnages principaux ou secondaires, tous possèdent leur propre personnalité sans être archétypaux et sont incarnés à la perfection par leurs interprètes respectifs. De fait, on a envie de connaître le fin mot de l'histoire tout en étant attaché au devenir des personnages et de leur situation.

La bande originale est parfaite, jouant, à la manière des Dents de la Mer, sur une composition originale minimaliste mais entêtante et angoissante, utilisant également des morceaux préexistants tels que le sublime Masked Bal de Jocelyn Pook lors de l'hallucinante séquence de culte dans le château.

En bref, j'ai adoré ce film, une ultime oeuvre sublime, à voir et revoir pour ses qualités dramatiques et cinématographiques.