Je regarde Fargo après avoir traversé une saison et demie du même nom.
Même ambiance, même musique et même neige.
Je me rattrape aux flocons en essayant de tisser un lien entre la série et le film. Ça ne devrait pas être le but mais le temporalité en a voulu ainsi. La similarité de l'allure du commanditaire entre le petit écran et le grand est frappante. D'un cote un vendeur de voiture de l'autre un vendeur d'assurance. La multiplicité des morts par balles est aussi vraie sous les deux formats.
Il y a encore bien d'autres points de rencontre, cette espèce de non surprise de la police locale devant des crimes gratuits et surtout le vertige. Vertige des conséquences qui tirent vers le bas. Tout ce passe comme jamais il eut été possible de prévoir. D'une petite magouille pas bien méchante et à donner les clés de son destin à des lunatiques nocturnes, le vendeur subit le vertige de la chute et de la déchéance. Plus de vie sera la sentence.
Marge c'est pas l'inspecteur gadget mais elle trouve toujours les méchants avec une nonchalance qui répond à l’opiniâtre bêtise de méchants avides d'une liasse ou deux. Marge c'est Colombo avec la question de trop qui gène et qui pousse à l’excès, à la fuite, à la capture.
Quand même quelques différences flagrantes, on passe du hachoir de boucher au broyeur de branches pour faire disparaître les corps. Bien plus efficace sur un parterre enneigé.
Fargo c'est aussi une inspiration de la série "Better Call Saul", ou être au guichet d'un parking n'est jamais bien vu.
Ce film est simplement bien.