Après quatre volets en dents de scie, la saga Fast & Furious avait su se forger une réputation : des séries B gonflées en entertainment AAA destinées aux soirées entre potes. Après le relatif succès du quatrième film, notamment dû au retour de Vin Diesel, Justin Lin rempile : cette fois-ci, c’est tout le monde qu’on réunit. Le sidekick du deux, le rival-qui-devient-allié du tout premier, l’asiatique apatride de Tokyo Drift… Oui, absolument tout le monde. Même The Rock ! Après avoir rejoint en cours de route G.I. Joe et Journey, l’ancien catcheur est donc le nouveau rival-qui-devient-allié de cet épisode cinq. De quoi éveiller déjà un semblant d’intérêt.


Justin Lin dit vouloir faire un film sur la famille, sur la communauté. Pas besoin de chercher bien loin, cette démarche se limite à un discours insipide sur l’amitié et à de gentils high five de temps à autres. Fast & Furious 5 n’est pas un film plus intelligent qu’à l’accoutumée, et c’est presque une étrange constante qui en ressort : plus un Fast & Furious est débile, plus il est réussi. Cela mis en parallèle avec son budget de blockbuster et c’est un divertissement tout à fait correct qui s’offre à nous.
Tout juste sérieux dans sa démarche, s’amusant de lui-même tout en restant un spectacle fondamentalement généreux. Les scènes d’action ne sont pas si incroyables que ça, mais ce cinquième volet a le mérite d’en proposer un grand nombre. Ça tire dans tous les sens, ça explose à droite à gauche, ça fait vrombir les moteurs, et surtout les punchlines à deux balles s’enchaînent à un rythme affolant.


Au-delà de ça, la recette se répète. Et même si Fast & Furious 5 est moins catastrophique que ses prédécesseurs, il ne demeure rien de plus qu’un spectacle amusant moyennement maîtrisé qui brille de par sa connerie totale et son machisme transformé en misandrie involontaire. Alors oui, c’est marrant, mais on est bien loin du soi-disant renouveau de la saga annoncé ici et là. A part retrouver avec un plaisir non démesuré Dwayne Johnson, difficile de déceler un quelconque intérêt dans un film aussi simple qu’il semble bénéficier d’une clémence étonnante de la part d’un public tentant vainement de s’excuser d’avoir pris son pied devant un blockbuster globalement médiocre, plus ou moins similaire à ce que serait un Staham movie avec cent millions de dollars de plus de financement.

Vivienn
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le 19 avr. 2015

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