Fast and furious voilà un film qui porte parfaitement bien son nom. C’est sur un rythme endiablé que James Wan tente de nous emporter, en vain. Voitures, explosions, vitesse et testostérone sont bien au rendez-vous et permettent au film de remplir sans problème son contrat, contrat qu’il prend même un peu trop à coeur.
Saviez vous qu’il existe un monde où une voiture peut traverser trois immeubles ? Un monde où l’on peut aisément sortir d’un bus en plein équilibre au-dessus du vide, défier la gravité et se faire récupérer par une amie qui passait justement par là. Un monde où l’on peut passer d’une voiture à l’autre à travers une fenêtre en seulement quelques secondes. Un monde où l’on peut casser son plâtre par la simple force de ses muscles puis arrêter un drone suréquipé avec une ambulance pour enfin récupérer une des mitraillettes et faire exploser un hélicoptère. Un monde où les filles ont toutes un corps parfait qu’elles adorent montrer et où tous les garçons sont « Monsieur Muscle » avec le crâne rasé et une voix super virile (du genre j’ai fumé trois paquets de cigarettes avant de venir sur le plateau). Impossible dites-vous ? Et bien impossible n’est pas Fast and furious.
Où est la limite entre fiction divertissante et vaste moquerie ? Oui, c’est malheureusement la question que l’on se pose devant ce septième volet pourtant tant attendu. Car si vous trouvez ma liste déjà bien longue quant aux faits irréels du film, sachez qu’elle aurait pu s’arrêter beaucoup plus loin. Un film de l’excès, voila ce qu’est réellement Fast and furious.
Difficile donc de démêler les séquences vraiment intéressantes de toutes celles présentes seulement pour en mettre plein la vue au spectateur, en mettre trop. Le rythme dynamique du film ne s’arrête jamais et tente d’imposer un suspens qui se veut toujours plus grandissant mais qui finit par ne plus avoir de sens. En effet, les effets techniques sont utilisés sans modération. On se retrouve alors avec un ralentit, un zoom avant très rapide, une succession de gros plans et une caméra embarquée à toutes les séquences. Cela n’aurait pas été un problème si le tout n’était pas enchainé sur quelques minutes seulement et à force de vouloir trop en montrer, on ne voit plus rien du tout. L’esthétique pourtant propre et le bon traitement des couleurs qui sublime ou dramatise les évènements ne peuvent donc pas être appréciés. Aucun moment de pause n’est accordé à notre pauvre cerveau qui s’efforce de s’accrocher comme il le peut au film. Car plus que l’utilisation excessive des effets dramatiques à l’image, le traitement du son est insupportable et trop cliché. Les seuls moments sans son interviennent lorsqu’un personnage sort une punchline pas si exceptionnelle que ça et on finit presque par attendre ces moments face à une musique commerciale-techno-espagnole bien trop présente.
Mais le problème ne s’arrête pas que sur la technique. Les situations sont toutes plus improbables les unes que les autres, que ce soit Toretto et Shaw qui se rentre volontairement dedans lors d’un face à face en voiture ou Hobbs qui tombe d’un building suite à une explosion et qui se retrouve à l’hôpital avec seulement quelques lésions plutôt superficielles. Ne parlons même pas de cette incroyable séquence où les voitures se jettent depuis un avion pour atterrir sur une route dangereuse et où au moment de quitter l’avion certains personnages se donnent l’inutile peine de passer les vitesses. Et à en croire les rires des spectateurs habitués de la série à des moments censés être impressionnants ou stressants, le film va trop loin. Les acteurs n’arrivent d’ailleurs pas à le sauver avec un jeu pas assez naturel où l’on sent l’application des chorégraphies de combat. Il en est de même avec leurs expressions déjà vues et revues, comme par exemple l’utilisation excessive du fameux regard qui tue. Le tout basé sur des stéréotypes trop marqués et connus qui empêchent d’apprécier le divertissement comme le regard porté sur les femmes, le message principal de loyauté et les personnages clichés comme le geek ou le comique. Tout est excessif, tout est surréaliste et le pacte entre fiction et spectateur se rompt.

C’est alors avec déception que l’on reçoit Fast and furious, un film où tout est « trop » et où la notion de divertissement disparait totalement. On ne peut donc que rentrer chez soi, prendre deux aspirines et en garder une sous le coude en prévision du prochain volet..

Rosscan
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le 3 déc. 2015

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Rosscan

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