Souvent moquée et caricaturée, la franchise Fast & Furious s’est pourtant imposée comme le mètre- étalon du divertissement cool et décomplexé, loin, très loin devant les production marvel et autres bidons de lessive.
En effet, la saga initiée par le producteur Neal H.Morritz et ce vieux baboulinet il y a 16 ans (voir la bouille du cast à l’époque m’a au passage fait prendre un grooooos coup de vieux !) s’est démarquée de la concurrence pour une unique raison : sa générosité.
Depuis le tournant qu’a constitué le cinquième opus, aller voir un Fast & Furious au cinéma c’est comme s’enfiler une bonne grosse tartiflette / raclette / insérer ici le nom de votre plat ultra-calorique préféré : c’est gras, d’une finesse pachydermique mais on en redemande ! Contrairement à la majorité des blockbusters récents qui jouent à fond sur le teasing et le marketing avant de proposer un spectacle aussi chiant qu’un dimanche pluvieux dans un PMU creusois, FF constitue une garantie d’en avoir pour son argent avec une surenchère de cascades improbables, de fusillades homériques, de mano a mano virils et de répliques débiles le plus souvent signées Tyrese Gibson, le tout étant transcendé par des acteurs qui s’amusent comme des fous et par de solides techniciens à la mise en scène.
FF 8 ne déroge donc pas à la règle et nous en met plein les mirettes. : si la course poursuite avec le sous-marin nucléaire, largement spoilée dans la bande d’annonce, tient toutes ses promesses, on retiendra aussi cette incroyable attaque de « voitures zombies » en plein cœur de la grosse pomme qui bat des records en matière de tôle froissée et qui fait preuve d’une originalité rafraîchissante.
Le beat’em all carcéral avec The Rock et Jason Statham en guise de personnage principaux est aussi particulièrement jouissif, l’alchimie entre ces deux-là constituant d’ailleurs une des grandes attractions du métrage ! Concours de biceps, cassage de bouches massif et punchlines cultes (« j’vais t’péter la gueule et enfoncer tes dents tellement profond dans ta gorge que tu passeras par ton trou du cul pour te les brosser ! » magique !), on se croirait revenu à l’époque bénie des années 90, à tel point qu’on se met à rêver d’un spin-off avec les deux bourrins en chef !
Sinon pour le reste ben y a toujours la même dimension crypto-rebelle et un scénario monstrueusement crétin articulé autour des sacro-saintes valeurs familiales de Dom Toretto. A ce titre, l’arrivée de Charlize Theron en némésis implacable fait du bien mais le twist autour de la trahison de baboulinet est archi-téléphoné et suscitera quelques ricanements en lieu et place de l’émotion visée. Mais bon, après tout on n’est pas là pour le scénario hein ? D’autant qu’en terme d’absurdité et d’incohérence, FF 8 pousse le bouchon encore plus loin que ses prédécesseurs avec notamment le revirement de Deckard Shaw (qui rappelons le, a passé l’épisode 7 à essayer d’estourbir la Toretto family et fait un barbecue coréen avec un de ses membres) qui ferait passer celui de Végéta dans DBZ pour un summum de psychologie freudienne…. On ne serait d'ailleurs même pas surpris d’assister à l’avenir à la résurrection d’un personnage censé être clamsé (au hasard Han et / ou Gisèle ?).
En résumé, Fast & Furious 8 c’est très con mais c’est très bon comme d’hab et malgré la bêtise indéniable de la franchise, on ne peut nier le fait que celle-ci possède un cœur et un véritable respect vis-à-vis de son audience, chose très très rare aujourd’hui. Hâte de voir ce qu’ils nous réservent pour les épisodes 9 et 10 !