La saga Fast and Furious n'a plus besoin de se présenter, au bout du 8ème épisode on ne peut que reconnaître que c'est un succès. Il suffit de regarder le nombre de stars qui rejoignent la franchise comme en témoigne les présences de Charlize Theron, Kurt Russell et Jason Statham.
Après la tournure qu'a pris la franchise avec le cinquième opus (le meilleur à mon sens), et puis le terrible drame qui a touché le septième, on pouvait s'attendre à voir Fast and Furious s'arrêter sur cet ultime adieu à un acteur parti trop vite. Bien loin de moi cette idée, les studios, à peine Paul Walker disparu, annonçaient déjà un 8, un 9 et un 10 ! Rien que ça ! Faut dire, le milliard de dollars de recette a attiré les convoitises et suscité l'intérêt de célébrité comme la belle sud africaine.
Mais quand est-il de ce Fast and Furious 8ème du nom ? Dès l'introduction du film on sait ce qu'on va voir. C'est d'une beauferie sans nom, pastiche du premier film, ou le ridicule et la démesure servent autant le film qu'ils le déservent. Concrètement, l'histoire du film est à chier. Sérieusement, bien que l'intrigue n'est pas la raison qui nous pousse à voir ce film, qui peut croire à cette histoire qui voit Toretto devenir méchant ? La famille, les bagnoles, les courses, la baston, les explosions, les mitraillettes, les vannes, les blagues de noir sympa, les filles en mini short, les muscles de The Rock, le kick de Statham, un petit moment d'espoir, le twist attendu depuis la première minute, un grand moment héroïque, le happy end.
Bref, Fast and Furious 8 n'innove pas dans sa construction et ne brille clairement pas par sa réalisation non ça c'est sûr. Il n'empêche c'est tellement con que c'est agréable à regarder. On ne réfléchit pas, on rigole même. On a de l'action pendant deux heures et c'est cool, parce qu'il y a Dwayne Johnson dedans, donc c'est forcément cool. Ce mec c'est un tank il est incroyable.
Sinon, malgré la platitude de l'histoire, et le jeu d'acteur plus que discutable de Vin Diesel, on peut reprocher des raccourcis scénaristiques tellement grotesques qu'on ne fait plus attention. Voir des gars de la cité de Los Angeles être expert en tout c'est désespérant. Les personnages de Letty aka la best de la conduite et des armes à feu, Ludacris le hackeur professionnel qui connaît tout sur tout et le fameux Roman tellement relou qu'il est bon sont usés jusqu'à la moelle tellement surexploités qu'on doit leur trouver des capacités extraordinaires pour les rendre passablement intéressants. Faut dire c'est les copains de Vin Diesel donc il doit bien trouver un moyen de faire plaisir à ses potes. Soit dit en passant ce mec doit avoir le ratio argent gagné / talent le plus prolifique d'Hollywood. Ça fait bizarre de passer à The Rock toujours aussi généreux à l'écran, complément parfait de la bestialité britannique de Jason Statham, un poil décevant dans la résolution du film. Pas étonnant que les producteurs songent faire un spin off avec les deux à part.
La fin du film d'ailleurs se veut comme un ultime hommage à Paul Walker, ce qui à mon sens détruit ce que le film précédent avait essayé de faire. Là c'est grossier et absolument pas cohérent avec les quelques références que l'on peut avoir à Brian. Dommage.
Fast and Furious 8 est donc un film de franchise sympa, qui n'innove en rien. Les voitures sont plus grosses, les cascades plus incroyables, les flingues encore plus sonores et les personnages indestructibles. A l'image d'un The Rock toujours plus massif, qui remplit de plus en plus l'écran pour ne laisser que peu de place pour les autres, la franchise se retrouve obligée de compenser un manque évident de nouveauté par une surexposition d'enjeux déjà répétés à de très nombreuses reprises (la famille bla bla bla). De quoi parlera le 9 ? De voitures, de flingues, de famille, de cascades, de filles en mini short, de musique, de blagues d'un noir sympa, de bastons...
6/10.