J'te lèche, j'te lache et maintenant j'te lynche !

A l'origine il y a un petit sketch dans le Morning Live, Michael Youn se déguise en faux rappeur et interprète un titre volontairement parodique. Ce titre il le reprendra des années plus tard, Fous ta cagoule devient un succès, Fatal Bazooka est né. Mais contrairement aux Bratisla Boys ou Alphonse Brown le trublion ne s'arrête pas là et sort carrément un album : T'as vu ? On reconnaît la patte Youn volontairement vulgaire et pipi-caca mais surtout plein de petites piques envoyés au monde du rap et à ses codes préconçus. On découvre sa sœur, son univers, le délire a cette fois-ci été très loin. On aurait pu s'arrêter là mais non, le 16 Juin 2010 soit 3 ans après l'album sort le film Fatal. Premières impressions.

Alors là oui j'ai déjà cassé tout le peu d'estime que me portait le forum mais je l'avoue : Je suis fan de M. Youn et Fatal Bazooka, lynchez-moi, foutez-vous de moi mais j'assume. Comme dit plus haut au-delà des blagues salaces il y a du fond mais intéressons nous à la forme puisque c'est ce qui déplait le plus. Oui ici Youn ne failli pas à sa réputation et reviens aux sources avec des scènes crus (du S.E.X.E façon lapin entre autre) et un langage fleuri. Mention honorable à la mère qui avait amené ses deux gosses, je sais que ça devient un running-gag mais bon sang y a Michael Youn les gens devraient savoir qu'il va y avoir des "enc***" "péd*" et autre "sa mère la p***" mais non, la salle quasi vide était quand même rempli à moitié de morveux. Pas sur qu'ils aient compris certaines blagues salaces ou des références à l'univers de la musique. Oui plus seulement du rap mais de la musique et du show business.

L'histoire qui ne vole pas toujours très haut est bourré de moqueries sur l'univers des stars, que ce soit au bimbos comme Paris Hilton qui devient ici mademoiselle Novotel, les stars d'un jour qui prône l'écologie à outrance ou simplement les rappeurs qui veulent toujours plus, toujours plus gros.
Le film se donne les moyens de se moquer et on a donc des décors très réalistes qui passent subitement des grattes ciel new-yorkais à la Savoie d'antan. Oui on se fout aussi de la campagne française dans ce film.
Il arrive que le film bascule dans le n'importe quoi comme le mouton sauvage et la fleure noire et on sent qu'ici le scénario n'est plus maitrisé mais dans l'ensemble (enfin surtout la première partie qui se passe en ville) le film sait quand même où il va. Quoi qu'il se passe on se laisse emporter et on rigole bien, même si des fois c'est limite limite.

Côté casting il y a beaucoup de bonnes surprises, Stéphane Rousseau joue à perfection la star préfabriqué quant à Vincent Desagnat et Fabrice Eboué on sent même que les personnages ont été fait pour eux, l'un étant un Junkie attardé et l'autre un business man sans limite morale. On note aussi les apparitions de Benguigui ou encore Armel eux aussi très drôles dans leur personnages respectifs de patron véreux et de bergère tarée.
Petit malus quand même à certaines scènes qui sont assez mal joué mais qui sont sauvés par leurs chutes bien heureusement.
J'ai aussi regretté que malgré certains emprunts à l'album de Fatal Bazooka il y a finalement des éléments qui ne tiennent pas compte de ce qu'on avait pu voir avant (genre Christelle Bazooka qui est parti faire du lap dance en Écosse ou encore une seule chanson qui est reprit dans le film alors pourtant qu'il y avait de quoi faire et où est Benjamin Morgaine ?!).
Bref un film très bien réalisé qui ne se prend pas la tête et qui va répugner beaucoup d'entre vous mais vous savez d'avance à quoi vous attendre et moi j'ai eu ce que je voulais !