Lourd

Michaël Youn n’est pas connu pour sa classe et sa distinction, ni d’ailleurs pour son talent artistique. Mais quand on vit une semaine de daube et qu’on se dit qu’on a pas encore touché le fond, alors on peut envisager de lancer Fatal. A la base de l’histoire, il y a le personnage de Fatal Bazooka, rappeur imaginé par Youn dans les années 2000. Après son ascension fulgurante et réelle dans les charts, le film raconte les affres de la célébrité et sa chute quand Chris Prolls, chanteur d’électro-pop prend sa place de numéro un. Entre les deux, la haine est palpable. Bon, autant le dire tout de suite, c’est festival, tant et tellement que c’est est assez jubilatoire. Il faut bien sûr accepter de rentrer dans le délire. Car c’est du méta-néo-beauf de grande volée. Entre les situations ubuesques, totalement burlesques et les parodies pas si loin de la réalité (de l’époque), on rit beaucoup et fort et on l’assume parce qu’on est là pour ça. L’interprétation est très bonne, en particulier Stéphane Rousseau, à l’exception de Fabrice Eboué. La musique est criarde mais pleine de trouvailles et finalement très à propos. A l’image, on ne cherchera pas de qualités ciné, le format fait en effet penser à un long sketch télé au montage frénétique et aux couleurs vulgos. Mais c’est le concept. On pourra peut-être reprocher quelques petites longueurs et répétitions ça et là mais rien de grave. En bref, on rit. C’est (très) con mais on rit. Et c’est bien pour ça qu’on l’a lancé. Pari réussi donc.