"Le fait de vivre implique de porter le bien et le mal en soi."


Cette phrase, tirée d'une ligne de dialogue de l'un de ces trois films, m'a beaucoup touché, car elle m'a rappelé qu'au delà de leur qualité d'animation indéniable, la saga des Fate (Du moins sur certains de ces segments côté animation) amène de profondes réflexions philosophico-existentielle.


Du berceau de la civilisation et de notre rapport à la vie dans FGO, en passant par le questionnement de ce que doit être un véritable dirigeant dans Fate Zéro, cette immense œuvre est jalonnée par des réflexions profondes, venant perler le mur blanc de la réflexion d'une sublime tâche de peinture.


Cette branche alternative de Stay Night, nommée Heaven's Feel et découpée en trois films de deux heures,n'échappe pas à la règle et se targue même d'offrir les combats les plus impressionnants jamais dessinés. Il faut cependant avoir vu le prequel Fate Zeto et l'autre chemin nommé Fate Stay Night Unlimited Blade Works, pour ainsi saisir tout les tenants et aboutissants de la Guerre du Graal. Car ici, des pans entier qui sont développés dans UBW sont mis de côté, au profit d'un développement centre sur un personnage bien connue de Fate Zero : Mato Sakura.


Cette pauvre fille, laissée en pleine souffrance avec une famille de Mages voués à gagner coûte que coûte la prochaine guerre du Graal, subit moults séquelles physiques et psychologique durant son enfance, dont l'horreur ne peut être abordée ici.


À partir de là, on suit donc cette guerre du Graal avec les personnages déjà connus de UBW, mais l'on offre une issue bien différente, plus sombre aussi. Car si vous êtes un grand fan de l'aspect violent, mâture, viscéral et profondément malsain qui émanait de Fate Zero, vous serez ici en Terra Cognita. Exit les combats à la pelle entre différents Servant, tout se jouera souvent dans l'ombre. La musique se taille la part du lion, puisque encore une fois faite par le même compositeur que Fate Zero, et offrant une dimension époque et orchestrale décuplée.


L'animation a déjà été plusieurs fois mentionnée plusieurs fois, et elle le mérite carrément, puisque c'est un niveau jamais envisagé qui vient d'être dépassé. On mélange ici la caméra 3D et l'animation traditionnelle pour offrir un grand dynamisme et une liberté totale aux combats. Sans être en roue libre, elle se déchaîne en offrant des paranoramas tout en 3D absolument splendide et en laissant se déchaîner les explosions façon Gurren Lagann, quitte à ce que la Terre se fissure sous les pieds des personnages.


Le personnage de Emiya, que je trouve toujours très lisse dû à son inébranlable envie de justice, subit ici quelques revers bien placés qui mette enfin en branle sa conception du bien et du mal, avec notamment un dialogue de fin d'anthologie. Le personnage de Sakura qui, si il se veut assez timide durant le premier film, gagne en épaisseur dans le deuxième pour mieux briller dans la conclusion. Beaucoup d'éléments viennent s'ajouter, rendant parfois la compréhension globale un peu lourde, raison de plus de vous conseiller d'avoir fraîchement vu Zero et UBW pour mieux savourer.


En conclusion, cette saga de films est un véritable plaisir pour les yeux comme pour l'esprit. Il ne nous reste plus qu'à attendre Hollow Ataraxia pour découvrir la suite des aventures de Emiya Shiro.

Créée

le 3 avr. 2021

Critique lue 241 fois

Critique lue 241 fois

D'autres avis sur Fate/stay night Movie: Heaven's Feel - I. Presage Flower

Du même critique

Black Phone
Le-Maitre-Archiviste
4

It 2.0 ?

Après une attente fébrile pour le nouveau film de Scott Derrickson, l'homme derrière le terrifiant Sinister ou encore le vertigineux Dr Strange, voici venu le temps de le découvrir en salles ! Loin...

le 11 juil. 2022

16 j'aime

1

Zemmour contre l'histoire
Le-Maitre-Archiviste
8

L'Histoire est une arme

L'instrumentalisation de l'Histoire à des fins politiques, ça ne date pas d'hier. Les historiens polémistes de tout bord, les récupérations de citations de personnalités publiques de source...

le 6 févr. 2022

15 j'aime

10

Duel
Le-Maitre-Archiviste
9

L'homme civilisé ne le reste jamais bien longtemps, surtout sur la route

Parfois, on croit que parce qu'on vit dans une société moderne, on vit de facto dans une société civilisée. On reste droit, sur les routes qui nous sont destinées, sans faire de vague, on dévore les...

le 27 sept. 2021

14 j'aime

9