Sous ses faux airs de défouloir impossible à financer se cache un film jubilatoire sur le papier, très Étrange dans son ADN, où un patron bourru bien Républicain comme il faut désespère de voir l'économie du secteur du charbon flancher, alors que Noël s'apprête à être célébré, et décide de mener un plan de contestation en revêtant la tenue du Père Noël pour déposer au pied du sapin de toutes les familles un morceau de charbon . Un vilain gamin millionnaire grâce à sa grand-mère malade monte un plan diabolique : se venger de ce dernier en engageant les services d'un tueur à gages.
Une vision décalée du mythe du Père Noël sous fond de crise sociale, le programme de Fatman s'annonçait in, à la manière des récents films de genre interprétés par une autre figure du cinéma hollywoodien, Nicolas Cage. Malheureusement le film semble beaucoup trop hésiter lorsqu'il est question du ton à emprunter. A vouloir jouer sur deux tableaux diamétralement opposés, à savoir le film de Noël populaire et le pur film de genre violent, Fatman se disperse et ne sait pas sur quel pied danser. La naïveté ringarde de certaines scènes, embrassades ou autres aberrations (sniper en joue en plein jour sans que personne ne moufte, fusillades grand-guignolesques, invraisemblances et accélérations peinardes du scénario) collent assez mal avec la violence absurde et le ton volontairement provocateur du film.
Reste Mel Gibson en hirsute pas possible, visage de vieux chêne abimé, doublé probablement pour la dernière fois par Jack Frantz, qui donne suffisamment de matière pour passer in fine un moment presque agréable.