J'aime beaucoup Paul Rudd et j'aime beaucoup Neil Labute. En prime, y a la sublime Rachel Weisz ! Tout, donc, pour me pousser à voir ce film. Même si je ne sais absolument pas de quoi ça parle...


Et bien j'ai passé un très bon moment. j'aime beaucoup l'écriture de Neil axée sur des personnages et des dialogues. Certains aiment les répliques de Tarantino (et j'en aime aussi beaucoup) et bien moi j'adore celles de Neil : il parvient toujours à digresser en enrichissant ses personnages, ses dialogues paraissent toujours réalistes alors qu'ils ne le sont pas (une structure de faux-semblant on va dire). C'est très théâtrale (surtout ce film-ci qui fut d'abord joué au théâtre avec un casting identique), c'est découpé en quelques scènes seulement durant lesquelles on progresse avec chaque personnage. Entre les scènes il se passe des choses pas essentielles ; Neil utilise l'ellipse pour bien marquer l'évolution de ses personnages. De plus il rythme bien ses différents dialogues : au début je pensais que les deux personnages principaux seraient à l'écran tout le temps, mais non, seul Adam est présent constamment, son interlocuteur varie.


Si l'on ne cerne pas vraiment d'objectif principal, il y a des conflits au travers des dialogues et surtout des attentes : on comprend vite que Adam se fait manipuler dans cette histoire d'amour et l'on se demande jusqu'où tout cela ira. Le retournement de situation final est telle une cerise sur le gâteau : ça ne vient pas de nulle part, ce n'est donc pas une grosse surprise, on aurait pu s'en passer, tout l'intérêt ne résidant pas dans ce twist, et puis surtout, Neil a l'intelligence de ne pas terminer son récit là-dessus (ç'aurait été si facile), au contraire, il offre une scène supplémentaire, donnant l'occasion à ses deux personnages de converser une dernière fois, de discuter de ce que l'on vient de voir.


Je dis toujours qu'un film, aussi bon soit-il, n'est jamais une oeuvre très 'intelligente' dans le sens où elle ne présentera jamais beaucoup d'arguments. Ce n'est pas comme un livre où l'auteur peut plus facilement stopper l'intrigue pour développer une question, amener des arguments clairs et précis, des contre-arguments éventuellement et une conclusion. Dans un film on n'a jamais que des idées et tout se déroule de manière à illustrer les convictions du cinéaste. Mais cela s'apparent plus à de la propagande qu'à une réelle réflexion. En revanche, un film peut soulever des questions. Neil en soulève une en opposant oeuvre d'art et morale. Il ne prend pas le risque suicidaire d'y répondre. Je pense que chacun pourra tenir avec celui qu'il veut à la fin de l'histoire, chaque camp a suffisamment de bons points pour qu'on puisse s'y associer. D'ailleurs je n'arrive pas à me décider moi-même car au fond, les deux ont raison à leur manière.


La mise en scène est toujours aussi simple et sobre dans ce genre de projet (d'ailleurs ça me fait vraiment plaisir qu'aujourd'hui encore le réalisateur propose ce genre de film). Le découpage fonctionne assez bien et cette manière de faire du réalisateur permet aux acteurs d'avoir beaucoup de liberté dans leur jeu. Paul surprend un peu dans le rôle du gros loser, mais il joue suffisamment bien les 'attardés' pour être crédible. Le look est très ancré début 2000, c'est dingue ! D'ailleurs, cette période peut sembler ridicule surtout en ce qui concerne la mode des jeunes femmes estudiantines, mais pas sur la belle Rachel. Rachel, elle est sexy avec ses chignons rebelles, ses baggies et ses top moulant. Elle a un beau ventre, de beaux seins, un beau cul. Paul est super beau gosse aussi, évidemment.


Bref, "The shape of things" est une très bonne surprise, le genre de film que j'aimerais voir plus souvent.

Fatpooper
9
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le 22 janv. 2016

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