Formellement, c'est du très très grand art : la composition, la lumière (la lumière !!!), les effets spéciaux (surimpressions, caches, montage), tout est pensé, repensé et rerepensé par Murnau, définitivement l'un des plus grands cinéastes du muet (ou de tous les temps, ça sonne plus juste). C'est une claque visuelle à chaque minute. Emil Jannings, en Méphisto, est délicieux de fourberie, le regard taquin, la grimace appuyée juste quand il faut, sans en faire de trop pour un acteur muet. Ce jeu entre le Bien et le Mal est subtil, et sans cette séquence un peu trop longue de séduction de Marguerite (même si contrebalancée par l'humour avec Méphisto et la gouvernante), le film aurait gagné en ambiance un peu malsaine et en rythme intense. Mais je pinaille sur une grande oeuvre.