Michel Audiard est meilleur scénariste que réalisateur.
Voilà. Maintenant que les portes ouvertes sont enfoncées, concentrons nous sur le reste.

On est en 68, et la révolution sexuelle est en marche (non je ne parlerai pas de "l'autre révolution" que je qualifierai d'arnaque qu'on survend depuis des années -pour faire rêver les 15-18 ans- comme une révolution culturelle).
Les femmes savent ce qu'elles veulent et comment l'obtenir.
Mich-Mich semble vouloir s'amuser avec son temps en déplaçant l'univers qu'il affectionne, c'est à dire les films de gangster "à la française" à l'ère du conflit de générations et de guerre des sexes.

Au passage, l'anarchiste de droite (ça c'est une périphrase!) égratigne gentiment la Nouvelle Vague, ses tics cinématographiques (les références à Jacques Demy et ses comédies musicales sont plus que visibles, les faux-raccords et les personnages brisant le 4è mur ne sont pas sans rappeler Godard, et j'en passe).
Le changement cinématographique oui mais non pour Michel. Et comment mieux critiquer cette évolution qu'en la tournant en dérision. Il n'y a qu'à jeter un oeil à la nouvelle génération décrite et filmée par Audiard, on ne pense qu'au sexe et au pognon mais on préfère consommer des substances hallucinogènes et se gaver de philosophie de comptoir plutôt que d'obtenir ce qui nous revient de droit.
Bref, Audiard illustre parfaitement ses idées de dinosaure face au changement et sans monter au créneau en vieux réac il préfère tourner le tout en dérision. Le pire? C'est que ça se suit, et pour peu que la génération 60's vous répugne un peu, vous ne manquerez pas d'y adhérer.
Et même si elle ne vous répugne pas, un peu de dérision ne manquera pas de vous faire accrocher au spectacle. D'autant plus que ça passe à une vitesse folle grâce à un rythme qui ne faiblit jamais, une bonne humeur communicative et des intertitres qui volent dans tous les sens.

Entendons nous bien, ce n'est pas un chef d'oeuvre mais ça reste un divertissement efficace qui bénéficie allègrement d'une Marlène peu pudique (qui nous prouvera -comme on devra se douter grace à la suite de sa carrière- qu'elle a LES formes mais pas LA forme).

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le 6 juin 2013

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Matrick82

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