Vision austère et désespérante d’un monde sans amour, Faute d’amour fait partie de ces expériences rares qui hantent le spectateur longtemps d’une vision terrible et bouleversante.
Une plongée sans concession dans une famille où règne individualisme et indifférence, une vision sobre et crue des rapports humains qui irriguent la société moderne et de ses travers les plus sombres. La disparition est ici vécue comme un catalyseur des tensions et exacerbe les rapports individualistes. Le jeu des comédiens, d’une grande sobriété, offre à l’oeuvre une dimension spectrale et crépusculaire et fait de l’élément déclencheur un instant décisif et révélateur. Une oeuvre intense, souvent clinique qui n’est pas sans rappeler le travail que menait déjà Krzysztof Kieslowski dans son Décalogue (et l’oeuvre Un seul dieu tu adoreras plus particulièrement) ou l’analyse clinique et complexe de Michael Haneke.
Une oeuvre exigeante et terrible qui dénonce autant qu’elle démontre l’apparente indifférente des rapports humains et le profond malaise qui en découle.
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