L'été Meurtr(h)ier

Un petit bond temporelle de 16 ans et nous voilà de retour dans cette bonne ville maudite de Shadyside pour la seconde partie de la trilogie Fear Street. On continue donc d'explorer le passé et le passif de la ville et de sa malédiction due à la sorcière Sarah Fier tout en allant directement lorgner vers le slasher type Vendredi 13 , Massacre au Camp d'été ou The Burning. Et oui nous voilà donc revenu dans un bon vieux camp de vacances des seventies même si on pourras s'interroger du relatif et pauvre dépaysement des gamins des deux villes qui passent finalement leurs vacances exactement là ou ils habitent.

Après un rapide préambule durant lequel Josh et Deena vont interroger la dernière rescapée des événements tragiques de cet été 1978, Fear Street - Partie 2 : 1978 explore donc sous la forme d'un long flashback l'histoire du massacre du Camp Nightwing tout en apportant quelques nouvelles pièce à la mythologie de la sorcière Sarah Fier.

Cette seconde partie échappe déjà au piège du on prend les mêmes et on recommence et propose un film qui tout en s'inscrivant dans la continuité thématique du premier propose une nouvelle histoire et presque une nouvelle approche du genre. Si très schématiquement on pouvait rapprocher le premier volet de la série des Scream, ce second s'inscrit fort logiquement dans son époque et donc dans la vague des slashers type Vendredi 13. Encore une fois tous les ingrédients sont là avec la fille souffre douleur, les histoires de drague entre moniteurs, les parties de jambes en l'air, les pétards et les mini shorts. Même si Fear Street - Partie 2 : 1978 est bien avare en plans nichons il réussit à retranscrire assez bien l'ambiance globale de ses innombrables productions horrifiques de l'époque. Pour parfaire le tout j'aurai préféré que Leigh Janiak opte pour une grain d'images et une mise en scène plus en adéquation avec cette période, mais on se consolera en notant qu'une nouvelle fois la réalisatrice nous offre un travail plutôt propre et soigné avec une jolie photographie.

Malheureusement dans son écriture et dans son tempo ce Fear Street - Partie 2 : 1978 s'avère beaucoup moins convaincant que son premier opus. Tout d'abord entre les quelques séquences pour faire le lien entre les deux films et la présentation des enjeux et des nouveaux personnages on a un peu la sensation que Fear Street - Partie 2 : 1978 met pas loin d'une heure pour trouver son rythme de croisière. Les personnages sont également très en deçà de ceux du premier opus et il faut bien reconnaître que leurs relations sont moins riches et plus mécaniques à l'image de l'antagonisme entre les deux sœurs qui rappelle un peu celui entre Sam et Deeena dans Fear Street - Partie 1: 1994 sur le registre du je t'aime moi non plus. Même si j'aime beaucoup la comédienne Sadie Sink je n'ai jamais ressenti le même attachement qu'envers les différents protagonistes du premier film. Ce second film patine donc au démarrage et même lorsque il plonge enfin pleinement dans l'horreur et le fantastique on a du mal à vraiment s'immerger dans un récit qui se retrouve étrangement un peu scinder en deux avec d'un côté les agissements du tueur et de l'autre l'exploration bien trop longue de sous terrains sous la maison de la sorcière. Niveau purement horrifique le film offre quelques meurtres bien sauvages mais on est bien loin des débordements de ce bon vieux Tom Savini. On sent une nouvelle fois que Netflix ne souhaite pas traumatiser son cœur de cible et quand bien même il ose montrer des gamins exploser à grand coup de hache il le fera systématiquement lumière éteinte et hors champ. Même si l'on trouve encore de bonnes choses et de jolis moments dans Fear Street - Partie 2 : 1978 comme ce joli plan sur les deux sœurs au sol, on a la sensation globale que les belles promesses du projet et du premier film s'effondrent déjà un peu.

Au final je sais pas trop quoi retenir de ce second film qui peine vraiment à démarrer, qui ne fait pas significativement avancer l'intrigue globale et qui rend un hommage bien trop timoré au slasher de seventies. Après l'enthousiasme poli du premier opus vient donc la circonspection la plus totale, il reste un film pour unifier l'ensemble et offrir une dernière bonne impression avec le bouquet final. Wait and see ...