Après nous avoir promener dans le slasher des années 90 et des années 70/80, le troisième et ultime volet de la trilogie Fear Street nous entraîne cette fois ci aux sources du mal et aux origines de la malédiction de Shadyside pour un bon de plusieurs siècles en arrière. Fear Street – Partie 3 : 1666 reprend donc exactement là ou le second volet nous avait laissé et nous invite à comprendre à travers les yeux de Deena le sacrifice de Sarah Fier et assembler ainsi toutes les pièces du puzzle.


Plutôt agréablement surpris par le premier volet , puis passablement déçu par le second j'attendais de cette fin qu'elle vienne cimenter l'ensemble avec cohérence et force tout en redressant la barre après le ventre mou de Fear Street - Partie 2 1978. A ma plus grande satisfaction Leigh Janiak réussit parfaitement son grand final et nous offre une très bonne conclusion qui apporte une belle structure à l'ensemble, comble la plupart des interrogations et surtout apporte à son récit horrifique une dimension sociale et engagée dont (mea culpa) je me moquais un peu dans le premier film. Dans sa première partie Fear Street – Partie 3 : 1666 nous plonge donc dans l'Amérique puritaine et superstitieuses de 1666 pour nous narrer le destin de cette Sarah Fier dont on nous parle depuis le premier opus. L'histoire est vécue par le biais de Deena qui se retrouve dans le corps de la jeune Sarah Fier afin de revivre avec empathie son singulier destin de jeune femme traquée comme une sorcière. L'ambiance de ce Fear Street – Partie 3 : 1666 se fait dans un premier temps plus sombre, plus sèche, plus réaliste et bien plus dramatique aussi. Sous la forme d'un drame historique sur fond de surnaturel et de superstitions Leigh Janiak nous offre peut être l'épisode le plus anxiogène, le plus sombre et le plus émouvant de la trilogie. La bande son coupe le robinet à tube et laisse la part belle à l'excellent score de Marco Beltrami qui souligne avec force l'ambiance glaciale de cet univers morne d'intolérance. Moi qui un peu bêtement fustigeait dans le premier film le lesbianisme de l'héroïne accusant Netflix de cocher scrupuleusement les cases des minorités visibles avec bonne conscience, je me rends compte que cette histoire d'amour interdite et touchante est finalement l'un des pivot fort de tout l'édifice Fear Street à travers l'idée du conformisme social. Cette première partie de l'ultime volet de Fear Street propose son lot de séquences fortes, de moments d'émotions et de rebondissements qui doucement charpentent solidement l'ensemble de l'édifice en faisant des ponts thématiques et narratifs avec les deux précédents volets.


Je n'avais lu absolument aucune critique , ni le moindre article avant d'entamer ce dernier volet de la trilogie et c'est avec surprise et circonspection que j'ai compris que ce troisième film était clairement scindé en deux avec un retour en 1994 pour une ultime confrontation. Une véritable rupture de ton après le glaçant voyage vers 1666 pour un retour vers une ambiance bien plus fun aux couleurs fluorescente. La structure étant bien solide, les trois volets trouvant une belle complémentarité, il fallait peut être effectivement conclure l'aventure Fear Street exactement comme elle avait commencer. De façon assez intelligente et de manière parfaitement cohérente ce sont désormais les maudits, les freaks, les différents et les laissez pour compte qui orchestrent leur révolte face à celui qui n'aura cesser de prospérer sur leur sang et leurs larmes. Tout en restant fun et léger dans l'esprit la trilogie Fear Street prend vraiment une toute autre dimension que personnellement j'étais bien loin de soupçonner après les deux premiers films. Peut être un peu trop de nouveau calibrée pour adolescents, ce grand affrontement final entre les maudits de Shadyside et la source de leurs maux éternels manque sans doute un peu de noirceur, de violence graphique et d'émotions mais regorge toujours de belles idées de pur fantasme de geek comme lorsque les différents tueurs emblématiques se retrouvent à s'affronter entre eux (je veux la même scène avec les tueurs les plus emblématiques du cinéma).


On pardonnera donc avec indulgence la toute fin de cette trilogie sous forme d'un bon gros happy end un peu guimauve avec en plus le traditionnel plan ultra cliché pour une fin ouverte à d'éventuelles suite car dans l'ensemble Fear Street est une trilogie vraiment sympatoche et qui tient solidement debout dans le registre du divertissement horrifique.


Après le sympathique Honneymoon en 2014 , Leigh Janiak confirme donc avec cette chouette trilogie Fear Street qu'elle est une réalisatrice à suivre .

freddyK
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le 29 juil. 2021

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Freddy K

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