(...) Une femme qui n’aime plus son mari et tombe amoureuse d’un autre homme. Un thème simple dont regorge le cinéma et pourtant pouvant être mis en scène de bien des manières. Construit de manière lente, provoquant parfois un certain ennui, FELIX ET MEIRA trouve sa beauté dans sa finesse. Si Félix (Martin Dubreuil) est particulièrement insouciant, voire enfantin, il comprend bien qu’avec Meira (Hadas Yaron) leurs rapports n’évolueront pas vite. Cette dernière qui a vécu toute sa vie au sein de sa communauté où les choses les plus simples lui sont interdites et inconnues (dessiner, écouter de la musique, danser) va braver ces coutumes, mais sans jamais subir l’insistance de Félix, qui se contente de recevoir ce que Meira veut bien lui offrir. Car au centre de l’histoire il y a surtout une remise en question, ou du moins une perte de foi, de la part de Meira qui ne se reconnaît plus dans sa pratique religieuse, n’éprouvant plus l’enthousiasme d’antan lors du shabbat et qui s’ennuie. Malgré l’amour qu’il lui porte, Shulem (Luzer Twersky), son mari, ne parvient pas à la comprendre et à communiquer avec elle. La rencontre de Félix n’a donc rien d’évident et le réalisateur met en scène leur relation avec une intelligente prudence. D’abord se parler, puis se regarder, enfin se toucher. Maxime Giroux suit l’évolution de leurs rapports en tournant autour de ces protagonistes, quitte à les filmer de dos, tout en les laissant vivre devant les yeux du spectateur. En suivant cette optique Giroux offre des séquences d’une grande beauté. Par exemple Meira, qui n’a pas le droit de regarder un autre homme que son mari, hésite dans un premier temps avec Félix. Le regard de la jeune femme vaque autour du visage de Félix avant de se fixer enfin sur ses yeux l’espace de quelques instants. La caméra capte chaque détails du visage sublime de son interprète, Hadas Yaon. L’actrice de 25 ans est une révélation et fait de Meira le point fort du film. Avec sa perruque plus que visible et pas le moindre maquillage, elle illumine le film par sa malice et sa beauté simple et naturel, dans un décors pour le moins terne (...)

L'intégralité de notre critique de FÉLIX & MEIRA, sur Le Blog du Cinéma
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le 15 févr. 2015

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