Fellini franchit le Rubicon (la première scène du film le dit clairement) et se décide, après plusieurs essais où il s’en approche, à tourner un film qui raconte pas une histoire précise et continue. Comme il le fera de manière encore plus poussée dans Amarcord, il se livre ici à un libre exercice où son histoire tient de manière évidente la première place à travers ses obsessions et ses opinions (l’horreur et la dénonciation du fascisme surtout). Ce récit dans la pure lignée de Blanchot est donc audacieux et courageux… C’est bien, c’est très bien même, c’est rempli de hautes qualités cinématographiques mais, à mon sens, on n’est pas ici au niveau de La Dolce vita ou de La strada… Il reste que la ville éternelle est superbement montrée sous toutes ses coutures, sans complaisance mais avec une grande tendresse…