Extrait du résumé sur le site France 5.fr : "On estime qu'en France, les femmes représentent 40% des sans-abri. Elles sont plus vulnérables et constituent souvent des proies. Pour se protéger, elles se cachent jusqu'à se rendre invisibles. Elles se cachent dans les cages d'escaliers ou les parkings. A Paris, elles seraient 7000 femmes à vivre dehors. Barbara, Martine et Myriam évoquent leur réalité. Une rupture familiale, un divorce qui tourne mal, un accident de vie, chacune à son histoire. ".


Claire Lajeunie a passé cinq mois avec plusieurs d'entre elles en plein hiver, à travers Paris. Elle raconte le manque de sommeil, les dépendances et les fragilités de ces femmes « invisibles » qui se cachent du regard des autres mais surtout de la violence à laquelle elles sont exposées quotidiennement.
Pour ce faire, elle a arpenté les rues de la capitale, les gares, les parkings souterrains, le métro mais aussi les lieux d'accueil de ces femmes sans-abri. Certaines d'entre elles ont accepté de partager un bout de leur existence. Son immersion dans le monde de la rue a conduit à ce documentaire, ainsi qu'à la rédaction d'un livre "Sur la route des Invisibles", paru le 24 septembre 2015, aux éditions Michalon.


Barbara a 26 ans. Elle est dans la rue depuis deux ans car elle ne voulait plus dépendre de ses parents, avec qui elle s'entendait très mal depuis l'adolescence. Elle fait la manche avec sa chienne, se drogue et se dit « incapable de prévoir quelque chose plus loin que le lendemain ». La jeune femme dort dans les parkings mais enfile ses chaussons avant de se coucher, pour se sentir «chez elle». Elle ne veut pas aller dans des centres d'hébergement car ils n'acceptent pas les chiens.
Elle essaye de s'entretenir et prend régulièrement sa douche aux bains- douches qui sont gratuits. Par contre, ses vêtements, elle les achète neufs car quand ils sont sales, elle ne peut pas les laver, car il faut prendre rendez-vous auprès d'une association plusieurs jours à l’avance, chose qu'elle se sent incapable de faire. Elle ne touche aucune aide car elle a perdu ses papiers et est trop "out" pour entreprendre des démarches.
Cette jeune femme est très attachante, dans sa jeunesse, avec son énorme sac-à-dos et sa mignonne chienne toujours fidèle au poste.


On croise aussi Martine, 57 ans, qui traîne ses deux sacs et sa fatigue depuis cinq ans, dormant dans les bus de nuit ou dans les cages d'escalier. En rupture avec sa famille, elle n'a pas vu ses fils depuis plusieurs années mais veut « garder le sourire » et regarde les vitrines des grands magasins parce que « ça rend heureux».
Martine, obtiendra finalement, grâce à l'association "Les petits frères des pauvres", une chambre et découvre sous le regard de la caméra son nouveau chez-elle, où « il fait chaud ». Passage très émouvant.


Myriam, 39 ans, se camoufle, elle, dans sa doudoune et son duvet pour « cacher » qu'elle est une femme, et éviter les agressions. Elle essaye aussi, en vain, d'appeler le 115, numéro d'urgence pour SDF.
Quel scandale qu'il n'y ait pas plus de places d'hébergement pour ces femmes, avec des lieux d’accueil spécifiques où elles seraient protégées et où elle pourraient tranquillement passer la nuit, sans craindre d'être agressées par les hommes !


Katia, 32 ans, sortie de la rue depuis un an, attend son cinquième enfant et parle du « bonheur de faire la lessive », car elle a trouvé une place au Palais de la femme. Cette structure parisienne fondée par l’Armée du Salut accueille des femmes en difficulté.


Je me suis aidée de l'article du Figaro Madame, publié le 28 septembre 2015, pour écrire cette critique.

Elsa_la_Cinéphile
10

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs documentaires et Je me suis essayé à la critique : hum, hum !

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le 21 oct. 2015

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