Personnellement, "Fenêtre sur cour" n'est pas mon Hitchcock préféré, ce qui induit donc que je ne trouve pas qu'il soit le meilleur de son auteur. Je suis bien plus friand de "Vertigo", "Psycho", "Les oiseaux", "Les enchainés" ou "L'homme qui en savait trop" (version de 56) dans sa riche et excellente filmographie. Cependant, je ne pense pas non plus que celui-ci soit mauvais, loin de moi cette idée, c'est dire le talent du bonhomme à la silhouette mythique. Mais là je ne vous apprends rien. On ne peut pas dénigrer, dans "Fenêtre sur cour", la nouvelle leçon de mise en scène que Sir Alfred nous donne. Absolument tout se déroule en huis-clos, dans l'appartement d'un excellent James Stewart cloué à son fauteuil par la force des choses, et qui passe son temps à épier la vie dans l'immeuble d'en face, soupçonnant qu'un meurtre s'y est tramé. Avec ces fenêtres qui représentent des cadres au sein même du cadre, le film se voit comme une métaphore du cinéma : Stewart est le spectateur rivé à son fauteuil, et ses voisins sont les acteurs du spectacle. La façade de l'immeuble peut même se voir comme la grande toile blanche. Les joutes verbales entre l'acteur principal et la sublime Grace Kelly sont savoureuses, l'opposition hommes/femmes mise en exergue aussi, et le Maitre du Suspense prouve une nouvelle fois son attrait pour les scénarios aussi bien ficelés qu'intelligents, jouant sur le mystère et la suggestion. Mais, puisque l'on parle de suspense, ce film-ci n'est pas son plus intense, n'est pas son plus prenant, et le rythme, peut-être trop théâtral à mon gout pour du Hitchcock, n'est pas des plus nerveux. Et puis il est a noté également, vers la fin du film, quelques erreurs très rares de la part du cinéaste britannique pour être soulignées (des images restées accélérées alors qu'elles n'auraient pas du l'être !). Mais "Fenêtre sur cour" reste un très bon film, un thriller incontournable du cinéma classique Hollywoodien.
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JeanVacances
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le 7 mars 2013

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