Film générationnel me concernant, sur une époque et des hommes désabusés, désillusionnés passant au paroxysme du cynisme les idées et logiques du bonne partie de la population mâle sur l'héritage identitaire de nos parents par rapport à la société de consommation, à la société du spectacle et l'investissement que l'on met à s'y insérer, sur la perte fondamentale de repères moraux (ce que dit Tyler sur Dieu est assez éloquent!) et pour finir, le nihilisme pour aboutissement amer.
Un film qui me parle à l'évidence.
Mais qui manque de finesse parfois, grossissant des traits pour plaire, pour le spectaculaire et finalement polir un propos, esthétiser et produire le contre-exemple de ce qui est dénoncé.
Parce que la forme est tout de même au service du show (Brad Pitt se foutant de la gueule des types qui rêvent d'être mannequins pour Calvin Klein... ya quelque chose qui ne tourne pas rond). Fincher aime l'image, jouer avec le cadre, le montage, le rythme et la musique. Il s'agit bien d'un film de cinéma de divertissement avant tout. La révolution attendra. La pacotille émerge finalement de ce film. Très belle et très réussie la pacotille, mais pacotille tout de même. Le dévouement de norton pour faire échouer des actes de vandalisme comme s'il s'agissait de la fin du monde me laisse pantois. Finalement, il est comme ses parents, il en revient. Ya comme un arrière-goût de désillusion même dans la désillusion.
Un film sur les rêves évanouis, qui n'en finissent pas de s'évanouir. Un film pour les 20-40 ans qui n'en finissent pas de sortir de l'adolescence.