Ce film affligeant de servilité et de cynisme aurait pu être signé Philippe Katerine :
"Je vous chie à la raie car le monde est ainsi fait"
L'esclave (béat et volontaire) en redemande...
Il adore le cool, la castagne et la laideur...
Il adule l'indécidable, la polysémie et l'ambivalence (afin que ses options soient toutes ouvertes et que son narcissisme puisse s'exprimer à plein).
Il aime qu'on lui titille les dernières synapses en flattant sa prétendue capacité à penser la vie, la maladie, la souffrance, la mort ... mais en réalité afin de mieux reprendre de bonnes doses de castagne et de laideur.
Il rit en entendant "Run, Forest, run !" (sa culture cinématographique est sollicitée).
Il frémit en entendant "The Fat of the Land" (sa culture musicale est sollicitée).
Il jubile quand retentissent les mots de conclusion des Pixies "Where is my mind ?"...
Il ferme salutairement les yeux quand les marques d'une boisson gazeuse (boîte, pub TV, distributeur) et de beignets, entre autres, défilent sous son groin ravi de rebelle d'un soir....
(...)
Hey, you created me.
Le succès de cet impeccable film mercantile est la preuve accablante de l'état de l'époque.
Fight Club, son triomphe, sont à la fois le symbole de la faillite du politique et de l'avènement du « troupeau ego-grégaire »*
Mais qui sont au juste les contempteurs de cette chose filmée ?
Des individus ayant le sens du collectif ?
Non : majoritairement les anti-fachos de Pavlov et des bouffeurs de beignets un brin moins avachis.
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* Danny-Robert Dufour.