J'ai lu beaucoup de choses sur Christian Bale, en tant qu'acteur. Certains l'encensent, le considérant comme un des meilleurs de sa génération, d'autres le descendent littéralement.

Il avait impressionné par sa performance physique dans the Machinist, se mettant en danger, couplant une perte de poids réellement ahurissante visuellement, et une fatigue jusqu'à l'épuisement pour parvenir à creuser son visage autant que son ventre.
Il cherchait à atteindre biensûr une image physique qu'il se faisait de son personnage, mais aussi et surtout, un état psychologique bien particulier. Une implication totale, au service de son rôle.

Et c'est pourtant dans The Fighter, qu'il m'a totalement bluffé. Il suffit de voir la courte séquence présentant les 2 frères dépeints dans le film, les vrais, au début du générique de fin, pour comprendre en quelques secondes à quel point Bale a bossé son rôle, s'éffaçant complètement derrière le personnage qu'il incarne, et quel personnage !

Ancienne gloire locale de la Boxe, aujourd'hui crack-addict, essayant de revivre ses plus grandes heures à travers son petit frère, boxeur sans grande envergure qu'il entraîne, et à qui il a tout appris, et fils ainé d'une fratrie de 9 (dont 7 filles totalement hystériques). Idéalisé par une mère totalement castratrice envers son benjamin.
Il EST son personnage. Non seulement il s'est de nouveau remodelé un corps sur mesure pour le rôle, mais surtout, tout dans son jeu évoque cet énergumène aperçu en toute fin de film aux côtés de son frère. Sa démarche, sa diction, sa gestuelle... il impressionne.

Et l'autre miracle, c'est ce benjamin justement. Ce petit boxeur qui se débat avec une carrière dans laquelle il ne maîtrise absolument rien, portant le fardeau écrasant de cette famille envahissante.
Un rôle parfait pour Marky Mark, qui jusqu'à maintenant ne m'avais jamais vraiment convaincu.
Le rôle lui colle vraiment à la peau et il est plutôt touchant, toujours peu charismatique, mais assez émouvant.
Tiraillé qu'il est entre l'envie de faire enfin quelque-chose de sa carrière, le besoin de se détacher de son frère, et de se débarrasser de l'emprise de sa mère.

Il n'aura jamais l'envergure et la palette de son camarade Bale, mais il s'en sort vraiment avec les honneurs.

Le reste de la galerie de personnages est parfait, la mère et les soeurs en particulier. Un festival de beaufs plus vrais que nature.

L'histoire est tout ce qu'il y'a de plus convenue, mais le contexte social et familial donne du cachet à l'ensemble. Et cette histoire d'amour entre ces 2 frères, puisque c'est vraiment de ça qu'il s'agit, m'a parlé. J'y ai cru. On sent ce lien indéfectible entre les 2, et cette admiration qu'ils ont l'un pour l'autre.

Un beau film, classique mais de bonne facture. Et puis ça fait plaisir de revoir de la boxe au ciné. Ca reste quand même un sport particulièrement épique, qui quand il est bien exploité, réussi vraiment au grand écran.







gregou
8
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le 12 mars 2011

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gregou

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