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Aller sur Netflix, c'est comme aller au casino ! Tu fais défiler le catalogue de films comme tu regardes tourner la roue. Tu lances ton film comme tu enclenches le levier. Tu as peur de tomber sur un navet comme de perdre ta fortune tandis que de mauvaises expériences ressurgissent en toi (moi perso c'est Velvet Buzzsaw), et enfin, tu contemples le résultat pour en déduire si la bonne fortune a frappé à ta porte.


Un jour, c'est Final Girl qui fut mon choix pour tuer le temps.


C'est un film dont je n'avais encore jamais eu vent.
Ce qui m'avait attiré en lui était juste son potentiel d'être un petit film d'action et d'exploitation sympathique et débile quand on voit son concept simple mais capable d'aboutir à un bon divertissement : Une jeune fille orpheline et très douée formée à devenir une tueuse depuis toute petite par un homme mystérieux s'apprête à passer son examen final : devenir la proie d'une bande de sadiques et costumés chasseurs de femmes pour tous les tuer à son tour.


Bon, je ne vais pas rester muet comme une carpe plus longtemps : Final Girl est un chef-d'œuvre.
C'est un film qui m'a captivé et impressionné de A à Z, et qui une fois terminé, pour la première fois dans ma vie, m'a furieusement donné envie de le revisionner immédiatement tant tout avait ici été un délice intense !
Ce film se démarque en tout point à ses semblables, et j'ai bien l'intention de le défendre fermement dans cette critique en vue de sa mauvaise réputation.


(attention, ça va spoiler !)


Final Girl, c'est avant tout une esthétique de pièce de théâtre qui m'a extrêmement touché.
Peut-être que certains n'accrocheront pas et dirons que c'est moche, mais dans mon cas, j'ai été saisi !
La réalisation est pour moi absolument brillante et très originale et je trouve que ce film est une fessée visuelle magique ! Ces éclairages de projecteurs qui encerclent les personnages dans le néant pour annoncer leur mort, leurs ombres jetées contre des murs grisâtres ou des décors d'une inquiétante obscurité, cette forêt presque surnaturelle plongée dans la brume dont on peut apercevoir au loin une lueur. Il faut le voir pour le croire ! Tout cela donne un rendu irréaliste mais magnifique comme si chaque scène était magnifiée tel sur scène, et cela contribue à ce qui fait la plus grande force du film : son ambiance fascinante ! Et ça, c'est aussi dû à ses musiques !


La bande originale de Marc Canham se fait certes assez discrète, mais m'a tout de même impacté avec ses sonorités de boîte à musique qui m'ont faites étrangement penser au jeu-vidéo The Birdcage.


Final Girl prend place dans les années 50, et on a en effet droit à de belles anciennes voitures et quelques morceaux d'époque, et ça, j'ai bien aimé !


Mais Final Girl, c'est aussi un concept simple qui évolue en un scénario très bien construit !
Il est déjà à savoir que ce film est vraiment très bien rythmé ! Il n'y a pas un seul moment de quelconque ennui !
C'est là une force que d'avoir réussi à rendre ce scénario assez puissant et cruel sur la base de ce concept déjà vu avec de simples petits éléments intégrés à l'intrigue, comme le DMT ! Il s'agit d'une drogue hallucinogène confrontant la victime à ses peurs les plus profondes. Elle nous permet premièrement d'entrevoir la relation entre le maître et son disciple, qui ne seras pas plus développé que ça par la suite, ce qui est pour moi compréhensible car elle ne constitue en rien le cœur de l'histoire. Par la suite, notre tueuse fera boire cette drogue dissimulé dans une bouteille d'alcool à ses futures proies, et ça, c'est vraiment une excellent idée ! Non seulement le DMT donne lieu à des scènes très bizarres, on aime ou non, et parfois même des passages où l'on peine à différencier la réalité des hallucination. Mais par dessus tout on comprend avec l'incroyable scène finale que le DMT ne sert pas simplement à faciliter la tâche au protagoniste, mais surtout à venger les femmes assasinées par cette bande de psychopathes costumés. En effet, le chef de la bande, celui qui donne toujours le coup de grâce, est sous l'emprise de cette drogue confronté aux fantômes des femmes dont il a éteint la vie, et entraîne sa propre mort, terrifié par leur présence. C'est une scène très puissante qui m'a marqué. Au final, le prédateur fait preuve d'autant de sadisme que ses proies à tel point que l'on en ressent de la pitié.
Ce film qui a tout l'air d'un thriller ne fait au final pas ressentir d'angoisse mais plutôt de la tristesse, ce qui créé une opposition surprenante entre ce qu'il est et ce qu'il paraît être.


Au niveau des acteurs, je trouve tout le monde convainquant ! Chaque personnage, bien que faiblement développés, transmettent des émotions et ne donnent à aucun moment l'impression de mal jouer.
Les méchants sont vraiment très réussis.


Mention honorable pour la VF qui est de bonne qualité.


Le seul défaut du film est pour moi son générique de fin qui est complètement à côté de la plaque, genre le mec qui l'a confectionné on a juste dû lui dire que c'était un film d'horreur et il nous a ressortit un diaporama d'images clichées.


Bref, Final Girl fût une surprise comme je n'en ai jamais vécues que beaucoup d'autres considèrent comme un slasher nul alors qu'il mérite à mes yeux et mes oreilles tant d'affection ! C'est un film très intéressant qui fait beaucoup avec peu. C'est un concept très simple mais pleinement exploité qui se démarque avec une atmosphère visuelle et auditive d'une beauté démesurée, et jamais je n'aurais cru que de simples éclairages utilisés de manière ingénieuse dans un film pouvaient à ce point le transformer et en faire une œuvre d'art aussi majestueuse que touchante que je n'oublierais jamais !


PS: Il paraît que les Milk Shakes sont délicieux dans ce film !

GallyVegas
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le 28 janv. 2020

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GallyVegas

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