Septième Art et demi
Dans une quête hypothétique du film apocalyptique ultime, These Final Hours mérite qu'on s'y attarde, longuement. La mise dans l'ambiance est immédiate et violente comme une douche froide émotionnelle, et c'est ce qu'il faut. On n'a pas de temps à perdre pour la fin du monde.
Cela nous plonge directement dans le vif du sujet, que l'œuvre maintient de bout en bout d'une main de maître. Cette belle linéarité ne prend pas place sans quelques concessions comme l' "étapisation" du scénario, qui s'apparente trop à un survivor pour être finement psychologique, et où les inspirations vidéoludiques se font trop sentir dans certaines scènes, autant dans la technique de tournage que dans leur dénouement.
Mais l'ambiance l'emporte, et elle a des attaches partout : micro-évènements, effets sonores persistants, couleurs magnifiques, cadrages photographiques... C'est ambiancé ET esthétique, avec des racines à bas coût qui ne se font pas sentir tant le budget est bien géré ; la scène finale est un délice qui arrache le cœur et les yeux tant c'est beau. La saveur que le film nous laisse est parfaite, et ce d'autant plus que sa nationalité (australienne) donne lieu à des détails épatants : la façon d'être, l'accent (!) et la censure. Oui, en France, on est bien capable de refuser la scène d'une petite fille forcée à prendre de la drogue. Pourtant, il est possible de le faire avec mesure et à-propos, puisque cela illustre la gigantesque orgie que le monde devient très logiquement pour la fin du monde. Film à voir avec l'esprit léger ou préparé, par contre.