J'attendais avec impatience ce troisième film de Chazelle. Ces deux premiers (Whiplash et La La Land) avaient été de vrais coups de coeur pour moi, la barre était donc assez haute, et l'attente à son comble pour ce First Man.
Je sors de ce film mitigée, mais peut-être parce que j'avais placé le curseur un peu haut. Ce long-métrage porte ici bien son nom : le film souffre de quelques longueurs, qui, certes, apportent cette densité à cette oeuvre, mais peut-être trop. Parfois, mon regard déviait vers ma montre, en me faisant la remarque : tiens, ça ne fait qu'une heure ?
Mais au-delà de ça, le film est magnifique, du montage à la musique (Justin Hurwitz fait encore et toujours des merveilles, cette précision dans la musique, à chaque instant). Les acteurs sont bons, mais qui en doutait ? Ryan Gosling nous montre qu'il sait pleurer et rire, Claire Foy est rayonnante, et même les personnages secondaires (l'équipe, les voisins, les enfants) sont convaincants.
Ce qui ressort surtout, c'est ce sentiment d'être face à un film peut-être pas honnête historiquement sur tous les points, mais qui a le mérite de ne pas nous faire une apologie grandiloquente des américains et de leur succès tonitruant dans cette course spatiale. Oui, la course américano-russe est évoquée, l'Histoire serait tronquée si ça n'avait pas été le cas. Mais rarement, dans le film, le "First Man" évoque cette fierté pour le pays. Non, ce sont ses sentiments profonds (notamment pour sa fille) qui sont évoqués. Le summum est sûrement le plantage du drapeau américain, totalement éclipsé. Il ne faut pas chercher loin pour comprendre pourquoi ce film a été boudé aux Oscars...