"That's one small step for man, one giant leap for mankind"

Je viens de sortir de l'avant-première de First Man à Londres et je peux résumer le film en un mot : fantastique. Pourtant, avant de rentrer dans les détails, le film a bien des défauts.


En pleine guerre froide, First Man nous remet dans le contexte de cette compétition spatiale Ouest-Est. Chaque camp essaye de se surpasser pour dépasser l'autre. Les soviétiques étant constamment en avance sur les américains dans les exploits (premier être vivant placé en orbite, premier survol de la lune etc), la NASA décide de frapper fort en misant tout sur l’atterrissage lunaire : on veut envoyer le premier homme sur la lune avant les rouges !


Ce film ne traite pas exclusivement du voyage Apollo 11 mais retrace surtout la préparation en amont de cette mission. Plus précisément, on y suit le parcours de Neil Armstrong (interprété par Ryan Gosling) au travers de sa vie personnelle et sa vie d'astronaute. Le film nous fait comprendre toute la difficulté que représente ce projet. On y comprend combien l'aspect psychologique est important, chose peut mise en avant dans les reportages. Les astronautes sont conscients qu'ils peuvent y rester.


Ce que j'apprécie particulièrement dans ce film est son réalisme. First Man est brut sans artifice. On n'est pas dans l'exagération de cette période historique, on revit simplement les faits tout en apprenant plus sur la vie de Neil Armstrong ainsi que sur le cheminement du projet Apollo 11. Avant de réussir cette mission, il y a eu de nombreux échecs soldés par de nombreux sacrifices. Plusieurs astronautes sont morts dans des accidents. D'un autre côté, l'opinion publique ne soutien pas les missions spatiales de la NASA qu'elle considère comme un gaspillage d'argent pour peu de résultats alors qu'il y a déjà tant à faire sur Terre.


First Man ouvre donc avec une scène présentant Neil Armstrong dans un avion test en pleine sortie orbitale avant d’atterrir. De manière générale, le film est génial dans sa façon de montrer les décollages et vols spatiaux. Le spectateur est complètement immergé en première vue. C'était une époque ou l'exploration spatiale est encore au stade de l'inconnu, il y a tout à découvrir. Chaque chose faite est souvent la première. On y découvre à quel point les navettes et modules étaient exiguës. Les bruits sont mécaniques, sourds, digne de la technologie des années 60. On est à des années lumières de tous les petits bruits habituels des films d'espace.


Concernant Ryan Gosling, il est plus profond dans ce rôle que dans ses rôles précédents. Il pleure, il est émotif, sous pression mais sans jamais surjouer. Ça a été un plaisir de le voir jouer un tel rôle même s'il aurait pu faire davantage côté émotion.


Du coup, pourquoi j'ai mis 7 dans et pas plus ? Parce je pense que First Man est un bon film, avec une bonne réalisation, une bonne musique, des bons acteurs mais toutefois il ne m'a pas fait ressortir avec cette sensation d'excitation à la fin. Vous savez, ce genre de film auquel vous y repensez tout la journée tellement il était bien. Bien qu'il reprend l'histoire du premier Homme sur la lune, ce n'est selon moi pas exactement un film spatial à proprement parler. Au moins 80 % du temps se passe sur la terre. J'ai eu cette petite déception car je m'attendais à voir une bonne partie du film sur la préparation de la mission et l'autre sur le voyage. Or, le voyage sur la lune ne dure pas plus de 20 minutes je crois bien. Outre cela, on aborde pas assez le ressentie des astronautes sur l'avant mission. On ne les sent pas plus excités ou stressés que ça. Il s'agit quand même d'être les premiers humains à aller sur la lune ! Dernier petit point négatif côté réalisme, il n'y a pas d'étoiles visibles dans l'espace. C'est mon petit côté geek mais rien que regarder le ciel à la campagne on peut voir des milliers d'étoiles, alors je n'imagine même pas en dehors de l'atmosphère...


Au final, c'est un très bon divertissement qui fait le taff avec une bonne réalisation mais qui ne laissera pas un pas de géant pour l'humanité. Je retiens toutefois deux choses de First Man sur le plan "philosophique". Lorsque l'équipe d'Armstrong est sur la lune, on se rend compte à quel point la terre n'est qu'un point dans l'immensité de l'espace. Nous ne sommes qu'une planète parmi des milliards et ça fait vraiment relativiser sur notre société qui n'existe qu'à peine depuis une fraction de seconde à l'échelle cosmique. Enfin, toutes les étapes, les pertes humaines et projets qui ont finalement abouti au succès d'Apollo 11 montrent qu'il est important de persister pour réussir, même si on fait face à des échecs. Elon Musk l'a bien compris après une multitude d'échecs avec SpaceX et ses "fusées recyclables".


PS : je m'excuse par avance pour les potentielles fautes et la rédaction, c'est ma première critique.

Thomaight
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le 4 oct. 2018

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Thomaight

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