First Man, le dernier film de Damien Chazelle est un film à la fois grandiose et subtil. Le film s'attelle à décrire la vie de Neil Armstrong mêlant vie professionnelle et vie personnelle. Les choix du réalisateur s'avèrent payant, chassant les clichés des films américain patriotique et héroisant. Oui Neil Armstrong est une sorte de héro moderne, mais c'est aussi un être humain.
Le film est jalonné par les drames personnels (la mort de Karen, la fille de Neil Armstrong) et professionnels qui jalonne l'aventure Gemini (La mort de Elliot See et de Charlie Bassett) et Apollo (avec le drame de la mission Apollo 1).
Les scènes de Claire Foy (Janet Shearon Armstrong dans le film) apporte toute cette dimension humaine.
Damien Chazelle a fait le choix de ne pas mettre en scène le retour des héros sur la Terre après la mission Apollo 9, mais clôture uniquement sur une scène très intime. Un choix, j'imagine personnel, mais judicieux où l'on voit Ryan Gosling (Neil Armstrong) derrière la vitre en quarantaine et Claire Foy (Janet Shearon Armstrong) de l'autre côté échangeant un long regard. Une scène ou l'amour semble prendre le dessus sur l'incroyable accomplissement d'avoir marché sur la lune. C'est en ça que le film donne un angle de vue (subjectif) très intéressant.
Ryan Gosling investi bien le personnage de Neil Armstrong et semble crédible entre vie de famille et obsession d'aller sur la lune. En cela, je trouve que le film manque un peu de profondeur sur les relations professionnelles au sein de la NASA.
Le film est aussi porté par une bande son très aboutie avec son accolyte de toujours Justin Horowitz avec qui Damien Chazelle à collaboré sur Whiplash et Lalaland.
Le son et les effets sonores ont d'ailleurs une place très importante dans le film notamment lors des phases de décollage est c'est ahurissant. Les bruit mécaniques réaliste, loin des clichés des film avec des vaisseaux spatiaux. Une immersion totale sur l'expérience d'un décollage.
Les prises de vues sont aussi très travaillé et nous immerge à la place de ces navigateurs de l'espace dans leur canette en tôle et l'effet réussi est garanti !
Dans le découpage du film, le réalisateur fait l'impasse sur des moments important du programme Gemini et Apollo, pour des raisons évidentes de longueur mais aussi d'effet. Le réalisateur fait le choix de se concentrer sur certaines scènes impressionnantes comme le premier décollage Gemini 8, uniquement filmé de l'intérieur de la fusée et le décollage d'Apollo 11 avec des prises de vue de l'extérieur. Mais il fait aussi l'impasse sur de moments à priori marquant comme la scène sur le retour sur Terre de la mission Apollo 11. Un peu comme si quelque part les astronautes n'étaient jamais revenu vraiment de la lune puisqu'on ne les vois pas atterrir.
L'autre aspect important du film, c'est le contexte de l'époque mis en avant par le réalisateur, avec les protestations contre les dépenses folles et les pertes humaines du programme spatial de la NASA. Toujours loin de la vision que l'on peut avoir aujourd'hui des héros américains portés par tout un peuple.
Tous ces ingrédients en font un excellent film !