Petite comédie, tout petite comédie. Il apparaît vite évident que l'idée qui a présidé à la production de ce film se définit uniquement sur l'association des deux acteurs principaux, deux comiques, deux générations, deux publics sans doute conciliables, Franck Dubosc et Kev Adams. Et c'est tout. Voilà, terminé.

Les dialogues sont moyens. Le scénario est famélique. C'est dommage, car l'envie des deux comédiens est très nette. Ils y mettent manifestement du cœur à l'ouvrage. Et on a un peu de peine à les voir ainsi gesticuler pour pas grand chose. Cela n'enclenche jamais rien de bien musclé. A plusieurs reprises, le moteur est près de caler. Carrément, on a l'impression que le film s'arrête.

Franck Dubosc est étonnamment sobre, mais on peine à croire en son personnage. Injuste, pour une fois qu'il joue avec retenue! Peut-être aussi est-on déçu en fin de compte de ne pas le découvrir dans le personnage loufoque qu'il a construit avec succès jusqu'ici, qu'avec le temps cette tentative d'ouverture vers des rôles plus matures sera appréciée à une plus juste valeur ? Maturité de pacotille, il est vrai, c'est le principe de ce personnage ici, m'enfin maturité quand même au moins dans les apparences. Surtout, il joue un personnage en souffrance, ce qui change aussi beaucoup, vous en conviendrez, de ses films comiques précédents.

Je ne sais trop que penser de Kev Adams. Son enthousiasme débordant et juvénile me broute avec une régularité étonnante. A chaque fois que je le vois à la télé, il m'insupporte. Et là, le comédien est heureusement calme. Vivement qu'il devienne adulte et qu'il arrête d'en faire des caisses!

Sa mère à l'écran est interprétée par une Valérie Benguigui plutôt bonne. Son personnage n'est pas très originale, mais l'actrice se révèle la plus sûre du casting, sans aucune fausse note, c'est du beau boulot.

Pour ce qui est de l'histoire, c'est une bluette sans importance, assez mièvre, juste un prétexte à mettre le zébulon des moins de 20 ans dans les pattes du clown des plus de 30 ans. Le personnage de Dubosc reste accroché aux années 70/80, son jeune padawan est censé le bouger un peu de sa léthargie.

Un petit film raté, n'ayons pas peur des mots, qui ravira les fans des deux bonhommes et qui pourra peut-être constituer dans 20-30 ans une de ces curiosités qu'on regardera avec nostalgie pour ces deux acteurs, comme on visionne aujourd'hui des vieux navets de Poiret, Serrault, Cowl, Maillan et compagnie. Au mieux. Sinon, il risque d'être juste oublié.
Alligator
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le 10 oct. 2014

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