Les Five Guys, ou l’amitié calorique

On ne compte plus les films français sur l’amitié en collocation, alliant illustration du vivre-ensemble et éloge de la fainéantise partagée sur fond de petites ambitions. Five ne déroge pas à la règle, se contente de recouvrir de corps dénudés et de drogue coupée une intrigue tout droit sortie d’un épisode de Plus Belle la vie, saupoudré de ce mauvais sucre cool avec moult ralentis, musique pop et électro, t-shirt rigolos. Les acteurs semblent heureux d’être là et de jouer ensemble ; leur plaisir est communicatif, quoiqu’insuffisant à élever l’ensemble au-dessus du film de potes sans ambition esthétique ni vision comique. Aussi Five est-il aux jeunes adultes ce que Nous Finirons ensemble est aux quadragénaires : une pseudo-réflexion – en réalité fort conventionnelle et vaseuse – sur l’amitié, qui cache mal sa nature de bonheur par procuration demandé au spectateur, artefact qui enchante le vide et non la vie. Quelques gags fonctionnent et surprennent par leur mauvais goût (pensons au voisin du dessous). Mais ces « five guys » sont plus proches de l’amitié fast-food pour bourgeois affamés que des sentiments véritables.

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le 3 juil. 2020

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