Les copains d'abord

Le film de potes est un genre à lui seul, souvent bourré de clichés, parfois réussi, il est aussi l'occasion de brosser un portrait générationnel. Voilà donc les cinq amis de "Five", parisiens (un peu bobos il faut bien l'avouer mais sans que cela ne soit un défaut attention, au contraire le film se moque de ses personnages quand il vont faire un tour dans une cité) typiques des années 2010 avec leur langage bien particulier. Les voilà qui décident d'emménager ensemble dans un grand appartement dont Samuel se propose de payer une grosse partie du loyer. Jusqu'au jour où il se retrouve forcé de dealer de la drogue pour se maintenir à flot... Si le récit est quasiment un prétexte pour que les trublions de la série "Casting(s)" s'offrent un gros délires à base de dialogues hilarants ou de situations improbables (la scène de fête chez le personnage de Pascal Demolon, déjà culte), "Five" n'en oublie pas moins de se parer d'une intrigue narrative qui tient la route malgré ses grosses ficelles, permettant aux personnages d'avoir un peu d'épaisseur psychologique. Mais bien évidemment ce qui compte ici c'est le moment que l'on passe, ce moment complètement dingue en compagnie d'une bande de potes qu'on aimerait avoir. La grande réussite du film tient d'ailleurs à son casting, rendant les personnages (qui sont sûrement proches des acteurs les incarnant) terriblement attachants malgré leurs défauts. En tête d'affiche, Pierre Niney et François Civil sont survoltés. Le premier est brillant en jeune maladroit s'enfermant dans son mensonge tandis que le second maîtrise à merveille les blagues graveleuses visant toujours justes. Même si l'on pourra reprocher à l'ensemble son message un peu désuet célébrant l'amitié, le fait est qu'il fonctionne énormément et provoque des avalanches de rires. Suffisamment pour que l'on puisse espérer une suite en compagnie de ces joyeux trublions, d'ici une dizaine années histoire de voir ce qu'ils sont devenus.