Happy Feet, l'école honnie, élément Shaw

La 3D, l'odoravision, le siège vibrant, le THX...nombreuses sont les inventions plus ou moins heureuses visant à décupler l'immersion. Mais il en est une que je suis le seul ici à avoir expérimenté: le film de kung-fu assis à côté de mon père. Une nouvelle avancée dans le domaine du siège mobile: le canapé mobile ! Le ninja porte un coup de tatane. Hop, petite convulsion nerveuse du paternel. Une pluie de coups dans un duel d’affreux looks à l'arme blanche ponctué de "tching tching" ? Accrochez-vous, gare aux secousses ! Autant dire qu'au moment de regarder un film de castagne en compagnie de Gothic Senior, mieux vaut ne pas être récemment sorti de table, sous peine de vivre un mix désagréable siège mobile-cinéma olfactif interactif en 3D !

Merci "Copper Hat" de m'avoir ramené à cette douce époque. De la marave efficace et décomplexée pendant près de deux heures, voilà donc le programme proposé par "Five Element Ninjas". Des trouvailles à la pelle, peu de moyens, ce qui nous vaut un aspect bisseux pas désagréable pour autant, pour peu qu'on y soit sensible. Chang Cheh nous gratifie d'un crescendo de violence, tout au long de combats savamment chorégraphiés et un brin poseurs il faut bien le dire. C'est un peu le genre qui veut ça, me direz-vous. Le tout est tellement bien exécuté par les artistes/acteurs-quand-ils-ont-le-temps qu'on pardonne volontiers le peu de soin apporté à l'intrigue, aux dialogues (j'ai vu le film en VOST mais j'ai eu l'occasion de tester la version anglaise et c'est assez drôle) ainsi que les nombreuses errances et autres incohérences parsemant le récit.

Des trouvailles donc. Elles arrivent par paquets de douze. L'idée des éléments, les environnements bien distincts et leur utilisation, les armes, les costumes, l'espionne sexy, la manière dont tout ceci est exploité force le respect. L'école "blanc" montrant sa supériorité avant de se faire décimer par la botte secrète de l'école...vert (histoire de placer une vanne), des ninjas symbolisés par différents éléments (or, feu, eau, bois, terre), redoutables et auxquels rien ne résiste. Un bon prétexte pour notre cher protagoniste, interprété par Chen Tien-Chi, artiste martial accompli et accessoirement piètre acteur. Son personnage aura bel et bien droit à son entraînement intensif de rigueur mais vite expédié quand même, histoire de sonner la charge dans l'unique but de se venger.

Un film Shaw Brothers en or, dans lequel des athlètes mettent le feu et s'envoient six pieds sous terre en nous montrant de quel bois ils se chauffent, le tout sans que l'oeuvre ne tourne en eau de boudin, ça vous dit ?
Gothic
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le 21 mai 2014

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