Si les défauts de ‘Flash Gordon’ lui ont conféré un statut de nanar culte, l’œuvre reste avant tout une adaptation d’un des comics précurseur de la science-fiction.

En ce sens, parmi les nombreuses critiques qu’on aurait à adresser au scénario du film, certaines s’adressent en fait à l’œuvre originale. Par exemple, l’introduction grossière et son traitement expéditif peine à convaincre, mais il faut savoir qu’elle tenait sur une unique planche dans le comic. Les scénaristes auraient évidemment pu approfondir un peu plus cette partie-là, mais ce n’est pas là que réside le cœur des aventures de Flash Gordon.

Pour autant, certains choix scénaristiques restent très discutables : la relation amoureuse entre Flash et Dale est ridicule tant leur rencontre a été brève, les sbires de Ming font preuve d’un amateurisme aberrant et la vitesse à laquelle les personnages changent d’opinions en présence de Flash est absurde (Barin qui devient le bras-droit de Flash). L’intrigue n’est pas forcément désagréable, mais l’ensemble est terriblement branlant.

Il en va de même pour la mise en scène. L’ensemble du casting joue mal, notamment Sam J. Jones qui mérite indiscutablement son Razzie du pire acteur. Les chorégraphies des combats, qu’ils soient à main nue ou avec des armes moins conventionnelles, sont catastrophiques. Enfin, les fonds verts sont loin d’être maîtrisés, et les effets spéciaux peinent à convaincre.

Paradoxalement, c’est également la réalisation qui permet au film de ne pas être complètement détestable. En effet, l’univers de science-fiction mis en scène, avec ses couleurs chatoyantes, ses costumes fantaisistes et ses idées farfelues est vraiment original et rend bizarrement bien. De ce fait, la bande-originale de Queen colle parfaitement avec l’atmosphère du film. Même si l’ensemble est kitsch au possible, il faut avouer que les plans spatiaux aux volutes rosées accompagnés d’un thème musical rock forment un spectacle plutôt plaisant. Enfin, on ne boudera pas Ornella Muti dans son rôle de croqueuse d’hommes sensuelle.

Un nanar dispensable, mais à l’imagerie kitsch intéressante.
Kroakkroqgar
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le 8 févr. 2015

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