J'avais des chroniques en retard mais mieux vaut tard que jamais (vieux motard que j'aimais ?) comme on dit. Surtout quand j'ai bien apprécié un film, ce qui est le cas de ce Fleur de Tonnerre, première réalisation de Stéphanie Pillonca-Kervern. Un beau film qui fait le pari d'une reconstitution soignée (décors, costumes, photographie) avec un peu de réalisme et une pointe d'onirisme (toute petite pointe hein, faut pas pousser) tout en essayant de tracer à divers degré le parcours de cette tueuse en série.


Hélène Jégado (Fleur de Tonnerre), née en 1803, guillotinnée en 1852 à 48 ans peut en effet s'ennorgueillir d'un parcours ravageur. Zigzaguant au hasard des contrats et des boulots qui lui sont offerts, elle cumulerait près de 97 victimes à son actif dont une soixantaine qui n'aurait pas survécu. Sous ses poisons, tous y passent, hommes comme femmes, enfants comme vieillards, sans trop de distinction. Meurtres volontaires ? Mûs par l'appât du gain ? Par un quelconque orgeuil ? Aucune explication plausible ne peut encore aujourd'hui être donnée.


Le film ne cherche pas vraiment non plus à donner de mobile. Basé sur le livre de Jean Teulé (pas lu donc je ne peux savoir si cela y est assez fidèle), la réalisatrice sans chercher à excuser les actes de la Jégado essaye d'y chercher néanmoins ce qui a pu provoquer "la naissance du monstre" et son engrenage morbide à travers le manque d'amour des parents dans un premier temps puis face au vide de sa propre vie sentimentale et affective. Parcours chaotique de vie lié à ses meurtres par empoisonnements pas tout de suite repérés, la Bretagne étant alors pas mal touchée par des épidémies de choléra et dont les symptômes sont proches de ceux dû à l'empoisonnement à l'arsenic. Evidemment il faudra que La Jegado en fasse trop et s'en vante (quitte à s'identifier à L'Ankou !) pour qu'un jour elle soit repéré...


Déborah François campe avec une belle conviction ce personnage ambigü et l'on peut même remarquer dans un petit rôle un Christophe Miossec d'autant plus épatant que son rôle est court.


Malheureusement il y a un truc qui manque presque de faire couler cette belle entreprise...


Benjamin Biolay.


Avec un manque évident d'implication, un jeu à côté de la plaque (il a l'air bourré complètement, c'est normal ?) et une tendance qu'on sent chez lui à se faire beaucoup chier sur le tournage, le chanteur joue complètement faux de bout en bout. Une horreur. Je ne peux m'empêcher de citer une critique lue après coup au Nouvel Obs sur son "jeu d'acteur" et qui me fait assez rire (alors qu'elle est malheureusement vraie) :


"Benjamin Biolay est tellement nauséeux et cotonneux qu’il semble avoir été intoxiqué par une huître du Morbihan périmée avant même le tournage."


Voilà, c'est dit. :D


Sinon j'ai bien aimé le film.

Nio_Lynes
7
Écrit par

Créée

le 8 sept. 2017

Critique lue 362 fois

Nio_Lynes

Écrit par

Critique lue 362 fois

D'autres avis sur Fleur de tonnerre

Fleur de tonnerre
AnneSchneider
7

« La maladie de la mort »

Une petite fille tournoie, les bras en croix, sur la lande qui surplombe la mer, puis tombe sur le sol, le visage et les yeux tournés vers le ciel. Visage d’ange, qui semble s’abreuver directement à...

le 3 janv. 2018

12 j'aime

2

Fleur de tonnerre
eloch
5

Plus forte que la mort

Fleur de Tonnerre, c’est le surnom que lui donne sa mère, mais qu’elle semble ne pas aimer. C’est Helène Jégado, l’une des sérial killer les plus meurtrières de l’histoire. On lui attribue en effet...

le 22 janv. 2017

11 j'aime

Fleur de tonnerre
Fiuza
4

Arbre de regret

Le titre du film est aussi original que son sujet. Ce qui en fait un film prometteur au premier abord. Il possède de la force dans des moments clés comme ce moment ou Hélène, la fleur du tonnerre...

le 6 avr. 2017

2 j'aime

Du même critique

Un grand voyage vers la nuit
Nio_Lynes
5

Demi voyage nocturne

C'est toujours frustrant de voir un film avec de grandes possibilités gâchées par plein de petites choses. Et en l'état, même s'il est rare que je me livre à l'exercice de la chronique négative, je...

le 20 févr. 2019

23 j'aime

6

Üdü Wüdü
Nio_Lynes
9

Cri barbare

Üdü Wüdü comme les deux albums qui suivent sont de nouvelles directions pour Magma qui cesse momentanément ses trilogies en cours. Le premier volet de Theusz Hamtaahk est par exemple fini dans son...

le 25 avr. 2017

21 j'aime

2

If I Could Only Remember My Name
Nio_Lynes
10

Musique au crépuscule

« Quelques jours après le début des répétitions, je passai par Novato pour rendre visite à David et Christine. Ils habitaient une grande maison de campagne avec Debbie Donovan et un certain...

le 28 août 2018

16 j'aime

24