Thriller sombre de cet été, voici Fleuve Noir. Le film d'Erick Zonca montre une ambiance lourde dans lequel se présentent trois personnages autour d'une enquête sur un enfant étrangement disparu. Parmi les trois personnages, on remarque (trop) la prestation de Vincent Cassel en commandant de police lourdaud, barbe en bataille et suintant l'alcoolisme jusqu'au bout de sa chevelure ratatinée, pourchassant parallèlement et avec rage son propre fils mêlé dans un trafic de drogue. Cet officier de police, claudicant et fort négligé dans sa tenue, soupçonne un enseignant sous les traits de Romain Duris, ayant la barbe bien soignée et étant un peu trop curieux des démarches de l'enquête policière, qui aurait pris donc l'enfant disparu sous son aile pour des cours particuliers. Au milieu se trouve la mère de l'enfant disparu, une Sandrine Kiberlain pétrie d'angoisse comme une plante blonde figée et enracinée dans une grosse responsabilité.


Les relations entre les personnages se succèdent entre des moments compatissants et dérangeants par delà certaines scènes. Celui joué par Vincent Cassel peut être parfois exaspérant à suivre dans son enquête qui semble piétiner, dans une attitude que tolèrent ces collègues par ailleurs. On peut dire qu'il joue à merveille sont rôle de chieur professionnel, tel un chien qui ne veut pas lâcher son os, à l'image d'un Michel Blanc dans Circulez Y A Rien A Voir dans un registre plus comique. Celui de Romain Duris trempe dans une ambiguïté flagrante, se prêtant donc aux attraits du parfait suspect dont on aurait envie de claquer la tête sous ses airs de faux jeton. Les ambiances lourdes sont bien transcrites ne serait-ce qu'entre les allers et retours nocturnes entre le lycée et l'immeuble en traversant un bois, ou bien par ces passages dans les couloirs de la cave de l'immeuble même.


S'il s'agit du polar choc de cet été, ça je l'ignore, mais ce thriller transpire le stupre et le rance et arrive à mener en bateau jusqu'à la toute fin de l'histoire, même si une évidence aurait pu apparaître au travers d'un interstice de notre perception.

MonsieurScalp
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le 5 août 2018

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