Pilote chevronné de grand talent, Whip Whitaker souffre parallèlement d’un mal très difficile à guérir : l’addiction aux drogues et à l’alcool. Un mal qui sera au centre du film.
Ce dernier s’ouvre sur le « crash » avorté de son avion, suite à une manœuvre exceptionnelle de Whitaker, au rendu visuel de grande qualité. Héros annoncé, notre pilote devient très vite la cible d’une enquête du NTSB (Conseil National de la Sécurité et des Transports), visant à évaluer sa responsabilité.
On assiste alors à une véritable lutte intérieure du personnage, tiraillé entre sa volonté de ne plus consommer et des pulsions très dures à canaliser. Ce combat psychologique est magnifié par la prestation hors normes de Denzel Washington. Habitué à des rôles d’homme fort et charismatique, Denzel se montre ici bien plus vulnérable, prisonnier de son esprit envahi.
Entre volonté de faire face et déni de ce mal qui le détruit, Whip alterne entre phases d’arrêt et phases de rechute. Épaulé par la jeune Kelly Reilly, rencontrée à l’Hôpital, le pilote tente de se reconstruire dans sa maison de campagne, loin de ses vieux démons. Mais le peut-il encore ou est-ce déjà trop tard, quand l’enquête qui le vise parallèlement peut le détruire à tout jamais...
Soutenu par le syndicat des pilotes, soucieux de préserver l’image du groupe, défendu par un avocat impitoyable exploitant chaque vice de procédure, Whip va néanmoins devoir faire face à un procès sans précédent : celui où il devra choisir entre mentir et garder ses galons ou révéler la vérité et tout perdre...
Sur ce fond très sérieux, le film apporte de la légèreté, par ses personnages (en premier lieu le déjanté John Goodman, fournisseur en chef de Whip, toujours « sur la liste »), son ambiance plutôt détendue et sa bande-son punchy très Rolling Stones.
La fin peut sembler clichée, elle n’en demeure pas moins belle et symbolique. La pire prison n’est parfois pas celle qu’on s’imagine...