Préjugés et regrets

Rob Reiner ne refera certainement plus de chef d'oeuvres, mais au moins il aprvient à offrir des petits divertissements sympathiques.

Apparemment, le livre qui a servi de matériau de base au film situe l'action dans les années 2000 ; Reiner a eu une très bonne idée de situer cela dans les années 60, cela renforce le côté naïf des jeunes protagonistes. L'histoire est intéressante car met en avant deux points de vue. Cela donne lieu à quelques soucis de rythme par moment, mais cela permet aussi d'approfondir chaque scène. Les personnages sont plutôt bien écrits, dommage que le film ne soit pas plus long pour profiter un peu plus de chacun. L'on peut reprocher au film d'être globalement mou, même si l'une ou l'autre scène sortent du lot. En fait, le concept empêche l'auteur de vraiment aborder un conflit de façon plus approfondie selon un seul point de vue ; c'est là le défaut de la double subjectivité, c'est que le spectateur ne peut pas vraiment choisir un camp qui serait alors mis en avant. L'avantage c'est que Reiner peut vraiment approfondir son thème du préjugé sur l'autre : c'est fort, c'est touchant et même parfois intelligent par sa simplicité.

Reiner a souvent amené un côté mièvre à ses films, ce n'est pas "Flipped" qui change la donne. C'est mignon tout plein, au point que Reiner utilise des filtres pour rendre tout brillant ! Et puis ses acteurs enfants sont tout mignons (ha Madeline Carroll est devenue une bien belle jeune femme... un peu trop mince à mon goût, mais très belle) ; les gosses qui interprètent les personnages en plus bas âge ont une tête moins mignonne mais plus rigolote (du moins pour le garçon), dommage que l'histoire ne s'attarde pas sur ce moment de leur vie. La reconstitutoin est assez soignée, c'est agréable. Et puis c'est assez bien monté, y compris le passage d'un point de vue à l'autre.

Bref, une comédie tendre, gentille, sans grande prétention. Mais ça fait du bien de temps en temps.