Comme encore hanté par le croquemitaine de “La nuit des masques”, John Carpenter, pour les besoins de “Fog”, sa nouvelle réalisation, remplacera le masque glacial et fantomatique de Michael Myers (ayant ensanglanté en cette triste nuit d’halloween 1978, la paisible ville d’Haddonfield), par un brouillard indicible et implacable, annonciateur lui aussi, d’un massacre à venir. L’histoire se situe en Californie dans la bourgade portuaire d’Antonio Bay à quelques heures de fêter ses 100 ans d’existence, comme nous le rappelle la voix suave et rassurante de Stevie Wayne (Adrienne Barbeau), animatrice de nuit de la radio locale et véritable fil conducteur de l’histoire. Par un prologue aussi malin que inoffensif, comme un récit d’épouvante que raconterait autour d’un feu de camp, un vieux loup de mer face à un auditoire d’enfants tout ouïe, Carpenter pose les bases de cette histoire de malédiction centenaire. Les préparatifs festifs battent leur plein sous la supervision quasi-militaire de l’adjointe au maire, Kathy Williams (l’hitchockienne Janet Leigh, mère à la ville de Jamie Lee Curtis, présente elle aussi au casting). Rien ne semble pouvoir gâcher la fête, jusqu’à la découverte par le père Malone (Hal Holbrook), d’un vieux journal de bord dissimulé dans les murs de la sacristi. Celui-ci tenu par un aïeul de l’homme d’église est une sorte de Mea Culpa, impliquant la petite cité d’Antonio Bay dans un terrible naufrage. Et d’un coup d’un seul, les paroles du vieux marins lors du captivant prologue, se font prophétiques et prennent la tournure d’une terrifiante réalité. Mais il est déjà trop tard, car sur l’océan, une ombre brumeuse menace !