Valeria Bruni Tedeschi convainc dès les premières minutes, tant par sa fraîcheur que par son jeu. L'italien donnant des envolées lyriques aux actrices, on est conquis par ces deux fragiles jeunes femmes, opposées et à la fois en symbiose dans leur souffrance.
Hormis un magnifique portrait de femme, c'est surtout une réelle tentative d'entrer dans la folie. Entre dépression et bipolarité, ces femmes incarnent à elles seules tout une névrose de notre société, sujets connus dont il n'y a pas assez d'échos.
En opposant ces deux femmes sur différents points de vue, bourgeoisie et pauvreté, la femme solaire face à la femme en pleurs, la mère contre l'amoureuse... le film stabilise son propos et ne tombe pas dans la caricature.
A la fois touchant et drôle, ce Thelma et Louise moderne évoque autant la folie, que la dureté de la société, et tend à rendre la douce illusion d'une vie normale dans le beau décor de l'Italie. Le scénario ne nous amène jamais sur le chemin de l’apitoiement et se renouvelle dans ses rebondissements : le road-movie amène de façon habile les scènes joyeuses à celles plus intime de la vie des personnages, un mélange savamment dosé qui ne conduit jamais à l'ennui.
Les deux actrices campant chacune une personnalité différente, cernant au plus près le mal qui les ronge avec une justesse effarantes, sont le porte étendard d'un film qui se révèle plus touchant et plus profond qu'au départ ; une belle découverte.