Forrest Gump par Hugo Lamartin

Ecrire ces quelques lignes me tient particulièrement à cœur. On a tous nos classiques, ces œuvres à part qui ont marqué nos vies de cinéphiles. C'est ce que représente Forrest Gump à mes yeux. Un film qui m'a fait aimé le cinéma et qui n'a jamais cessé de m'émouvoir.

Je me souviens de mon premier visionnage à 13 ans et de la claque que j'ai pris dans ma tronche d'adolescent. J'étais à la fois absorbé et touché par la beauté de l'histoire et le parcours de cet homme simple d'esprit, qui malgré son handicap va vivre une aventure humaine extraordinaire et accomplir de grandes choses dans l'Amérique d'après-guerre.

La puissance émotionnel du film est phénoménale et je n'avais sans doute jamais vécu des moments aussi forts au cinéma. Avec le temps et à mesure des visionnages, ce sentiment d'exaltation n'a jamais faibli, bien au contraire. A l'été 2019, j'ai eu l'occasion de le revoir une énième fois en le faisant découvrir à ma copine (elle a adoré) et rebelote... des frissons dès les premières secondes au son de la musique d'Alan Silvestri accompagnant la plume dans les airs et déjà un mal fou à retenir mes larmes. Evidemment, j'ai à nouveau vibré du début à la fin.

Si ce personnage me touche tant, c'est avant tout grâce à l'interprétation bouleversante de justesse de Tom Hanks qui lui vaudra d'ailleurs l'oscar du meilleur acteur, distinction amplement mérité. Est-ce le rôle le plus important de sa riche carrière ? Sûrement.

Forrest est un être profondément humain, en témoigne la sensibilité dont il fait preuve tout au long de l'histoire. Sa douceur et son innocence en font un personnage extrêmement attachant.
Ce qui est fascinant, c'est de voir à quel point Forrest fait preuve de bonté, de bravoure et d'altruisme tout au long de sa vie, le poussant systématiquement à vouloir faire le bien autour de lui, on croirait presque que c'est inné. Comme lorsqu'il décide de sauver un à un ses camarades du Viêt-Nam alors qu'il pourrait très bien en décider autrement.

J'aime aussi chez Forrest cette façon qu'il a de voir la vie. Il ne se prend pas la tête, ne se pose pas trente mille questions, il se laisse simplement porter par le hasard des évènements et guider par son instinct. D'ailleurs la fameuse réplique (que j'adore) qu'il emprunte à sa mère "La vie, c'est comme une boîte de chocolat : on ne sait jamais sur quoi on va tomber" le reflète bien.

Je suis désolé, je m'étale, je m'étale... j'ai un tel attachement pour ce personnage et tout ce qu'il dégage que je pourrais en écrire un roman...

Outre la performance éblouissante de Hanks, on ne peut ignorer les rôles secondaires qui l'accompagne tout au long de son périple, je pense bien sûr à Robin Wright, Gary Sinise et Mykelti Williamson, tous les trois irrésistibles. Qui n'a pas en mémoire ne serait-ce qu'un passage marquant avec Jenny, Lieutenant Dan et Bubba ? Mon dieu que je pourrais en citer...

L'histoire quant à elle est à la fois bien écrite et bien réalisée, on se met à rêver à la vue de ce récit complétement rocambolesque et je n'aurais qu'une envie, me retrouver projeter sur ce fameux banc à écouter avec passion les aventures de cet homme fabuleux. Le film est truffé de passages cultes notamment celui durant la guerre du Viet-Nam, qui m'a énormément marqué, sans doute l'un des meilleurs. Cette dernière est filmée avec tant de réalisme, on se croirait plongé dans un vrai film de guerre. J'ai toujours en mémoire cette arrivée des hélicoptères sur le morceau mythique de Creedance Clearwater Revival "Fortunate Son", la fameuse réplique de Forrest : "Et un jour comme ça, il s'est arrêté de pleuvoir..." débouchant sur l'embuscade vietnamienne et surtout ce plan rempli de tristesse de Bubba vivant ses derniers instants dans les bras de Forrest, résumant à lui seul toute l'atrocité de cette guerre et les traumatismes vécus par ses milliers de soldats à l'époque... un grand moment d'émotions parmi tant d'autres dans ce film.

Avant de conclure, il me semble essentiel de parler de la musique. La BO signée Alan Silvestri est sublime notamment le thème principal qui me donne quelques frissons à chaque écoute. Puis il y a évidemment ces grands morceaux américains de l'époque qui donnent un vrai cachet à l'ambiance générale du film. C'est dingue mais encore aujourd'hui quand j'en écoute certains, comme "Fortunate Son" dont je parlais plus haut ou "For What It's Worth", je ne peux m'empêcher de repenser immédiatement au film et à la scène précise ou la musique intervient.

C'est pour tout ça que je considère Forrest Gump comme un authentique chef d’œuvre. Zemeckis régale en nous offrant une relecture intéressante et savoureuse de l'histoire américaine du XXème siècle à travers le regard d'un personnage aussi incroyable qu'attachant incarné par un grand Tom Hanks. Une véritable leçon de vie et l'un des films les plus marquants de la décennie.