Deux frangins lutteurs chaperonnés par un milliardaire excentrique avec un Œdipe non résolu, sur le papier ça peut faire peur.
C'est une histoire vraie donc la crédibilité du propos est inattaquable mais la sécheresse du traitement empêche vraiment de s'intéresser aux personnages, surtout ceux de Channing Tatum et de Steve Carell, planqués derrières leurs prothèses et leur maquillage. Un vrai handicap, pour le coup.
Heureusement, Mark Ruffalo vient apporter un peu d'humanité à tout cela avec un jeu plus expressif (sans en faire des tonnes non plus, notons bien) qui tranche avec la retenue de ses partenaires. Le film tourne essentiellement autour de ces trois-là, les autres personnages n'étant souvent que des esquisses à peine appuyées, avec un manque de présence féminine en dehors de celle - désapprobatrice - de Vanessa Redgrave.
On peut être doublement reconnaissant à Benett Miller de nous épargner l'aspect "bigger than life" du côté sportif et de ne pas engluer son film de pathos comme c'est souvent le cas dans ce genre de production. Mais, pour une fois, un peu plus d'émotion aurait été bienvenu pour conjurer l'ennui